L'économie de Dubaï, handicapée par la contraction du secteur du bâtiment, poursuivra sa croissance en 2012 grâce à la bonne tenue du tourisme et du commerce, ont affirmé mercredi un responsable de l'émirat et des économistes.
La croissance du PIB de l'émirat endetté devrait être "supérieure à 4,5% cette année", a déclaré cheikh Ahmed Ben Saïd Al-Maktoum, chef de la commission économique de Dubaï et oncle du souverain de l'émirat, cheikh Mohammed ben Rached Al Maktoum.
Le Département du développement économique de l'émirat a prévu pour sa part une croissance de 4,1% en 2012.
Ce taux est soutenu par une croissance de 6% dans le tourisme et un taux similaire dans les secteurs du commerce et de l'industrie manufacturière, "malgré un déclin continu dans le bâtiment", selon l'économiste en chef de ce Département, Mohammad Lahouel.
Le responsable, qui s'exprimait lors d'un Forum sur les "perspectives économiques de Dubaï en 2012" a estimé que le taux de croissance en 2011 devrait être d'environ 3%, après avoir "été d'un peu plus de 2%" en 2010.
Marios Maratheftis, analyste de la banque Standard Chartered, a confirmé les perspectives positives de l'économie de l'émirat, mais a dit s'attendre à un taux de croissance de seulement 2,4% en 2012.
"Les fondamentaux de Dubaï sont assez sains et solides. Le (secteur) de la construction continuera à être négatif" mais les secteurs productifs devraient mieux se porter, a-t-il dit.
Le commerce de détail "se porte bien, s'il n'est pas en plein essor", et celui de l'hôtellerie est très performant, a-t-il indiqué.
L'économie de Dubaï s'était contractée en 2009 après avoir été profondément affectée par la crise financière mondiale: le secteur de l'immobilier, un temps florissant, a connu un coup de frein et le prix du bâti a, depuis, plongé de près de 60%.
Mais l'économie s'est reprise grâce au développement du tourisme et du commerce de détail, outre son secteur du commerce traditionnel.
Après avoir été le moteur de la croissance à Dubaï, le secteur de l'immobilier est à la traîne, des investisseurs s'étant retirés de plusieurs projets pour avoir perdu des placements et l'offre en espace résidentiel et commercial étant supérieure à la demande.
"Nous avons suffisamment de biens immobiliers pour nous adapter (aux besoins de) la croissance", a déclaré Marwan Ben Galitha, chef de l'Agence de régulation du secteur immobilier à Dubaï.
Ainsi, a-t-il ajouté, 15.000 à 16.000 unités devraient entrer sur le marché cette année et s'ajouter aux 10.700 unités livrées en 2011, alors que les estimations tablaient l'an dernier sur un flot de plus de 30.000 unités.
Il a indiqué que 220 projets immobiliers étaient en cours de réalisation mais il a refusé de dire combien de projets ont été annulés. En 2010, l'Agence de régulation avait annoncé l'annulation de 480 projets.
Dubaï avait fait trembler les places financières internationales lorsqu'il avait demandé en novembre 2009 un moratoire sur la dette de son groupe Dubai World. Mais ce groupe a réussi en mars 2011 à obtenir de ses créanciers un accord final de restructuration de sa dette de 14,7 milliards de dollars.