Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a estimé jeudi qu'un transfert de charges à hauteur de 40 milliards d'euros sur la CSG, pour renforcer la compétitivité des entreprises, serait "trop élevé" et allait "toucher le pouvoir d'achat" des salariés.
"Il peut y avoir dans certains secteurs un problème de coût de travail et nous sommes prêts, nous, à y travailler à condition qu'on maintienne le pouvoir d'achat des salariés", a affirmé le numéro un de la CFDT sur Canal+.
Selon lui, "on peut toucher à la CSG, en baissant une partie des charges sociales, parce que la CSG fait payer les revenus du capital et du patrimoine et touche moins les salaires".
"Mais, a-t-il dit, 40 milliards, ça me semble très difficile (...) Cela toucherait le pouvoir d'achat. C'est trop élevé".
"D'autant plus, a-t-il ajouté, que le transfert sur la CSG pose le problème du financement par les retraités. Est-ce qu'on fait payer plus les retraités?", a-t-il demandé en soulignant que la CFDT souhaiterait qu'une augmentation de la CSG des retraités serve à "financer la dépendance".
M. Chérèque a rappelé que "le gouvernement a mis en place la semaine dernière le Haut-conseil du financement de la protection sociale. Nous devons travailler sur ce sujet-là. Je n'aime pas la solution avant le début du travail. C'est un élément assez désagréable".
Il n'a pas exclu que les informations parues dans la presse sur ce sujet, soient un ballon d'essai du gouvernement: "parfois on envoie des sondes pour voir la réaction", a-t-il dit.
Le quotidien Le Monde a esquissé mercredi un scénario présenté comme celui que privilégie l'Elysée: baisser massivement d'une quarantaine de milliards d'euros les cotisations patronales et les compenser par une hausse de la CSG.
Par ailleurs, M. Chérèque a taclé la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui a évoqué "un racisme anti-entreprise". "Les mots ont du sens, le racisme c'est autre chose, le racisme, c'est ceux qui rejettent l'autre pour des raisons de haine. Je ne pense pas qu'on puisse parler de ce type de sentiment dans notre pays".
Selon lui, la déclaration de Mme Parisot est peut-être destinée à "faire monter un peu la pression" alors que s'ouvrent de délicates négociations sur la réforme du marché du travail.