La Bourse de Paris a terminé en baisse jeudi (-0,52%), dans un marché qui a beaucoup hésité tout au long de la séance et a été pénalisé par plusieurs statistiques moroses en Europe et aux Etats-Unis.
L'indice CAC 40 a perdu 17,62 points à 3.382,40 points, dans un volume d'échanges faible de moins de deux milliards d'euros. La veille, il avait lâché 0,89%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,82% et Londres 0,77%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a cédé 0,45%.
Le marché parisien s'est montré peu entreprenant tout au long de la séance, même si la très légère hausse de Wall Street en début de journée a pu le soutenir temporairement.
"C'est toujours un marché d'attente. Depuis le 7 novembre, le CAC 40 se contente d'évoluer entre 3.375 et 3.440 points", remarque Frédéric Rozier, gérant chez Messchaert Gestion Privée.
Le gérant précise que le marché est avant tout soumis à des facteurs techniques et qu'il réagit de ce fait assez peu aux différentes nouvelles, sur fond de craintes persistantes concernant la zone euro, notamment le dossier grec, ainsi que les problèmes budgétaires américains.
Les différents indicateurs programmés dans l'après-midi aux Etats-Unis ont d'ailleurs envoyé des signaux contradictoires.
L'activité manufacturière de la région de New York a continué à être mal orientée pour le quatrième mois d'affilée. L'indice Empire State est resté en territoire négatif, mais un peu moins que le mois précédent, alors que les analystes tablaient sur une dégradation.
Par ailleurs, l'inflation a ralenti en octobre tandis que les nouvelles inscriptions au chômage ont connu entre le 4 et le 10 novembre aux Etats-Unis leur hausse la plus forte en plus de sept ans.
"Les statistiques américaines pour octobre sont assez illisibles, en raison du passage de l'ouragan Sandy. Il ne faut pas en tirer trop de conclusions", prévient M. Rozier.
Par ailleurs, selon des chiffres publiés dans la matinée, la zone euro est entrée officiellement en récession au troisième trimestre, pour la deuxième fois en trois ans.
Les données par pays n'ont en revanche réservé aucune mauvaise surprise, mais au contraire des bonnes, comme dans le cas de la France dont l'économie a légèrement progressé de 0,2%.
"Les derniers chiffres publiés jeudi par Eurostat confirment la dégradation de la conjoncture en Europe, ce qui pèse naturellement sur les principales Bourses du Vieux Continent", souligne Jérôme Vinerier, analyste chez IG.
Parmi les valeurs, aucune logique sectorielle n'a prédominé. Quelques poids lourds du CAC 40 ont pesé négativement sur la tendance, à l'image de EADS (-2,94% à 25,09 euros), Sanofi (-1,18% à 67,05 euros) et Saint-Gobain (-0,65% à 27,69 euros). EDF (-2,07% à 14,20 euros) a établi un nouveau record à la baisse depuis le début de sa cotation.
Veolia a perdu 2,38% à 7,55 euros après que l'agence de notation Fitch a indiqué envisager de baisser la note "BBB+" qu'il attribue à sa dette
Air France-KLM a souffert (-8,46% à 6,55 euros), après une note de JPMorgan, qui a maintenu à "sous-pondérer" sa recommandation sur la valeur, tout en augmentant l'objectif de cours de 5,60 à 6,50 euros.
PagesJaunes (-12,68% à 1,73 euro) a pâti de prises de bénéfices après s'être envolé ces derniers jours à la suite de l'annonce d'une restructuration de sa dette.
Natixis a chuté (-5,67% à 2,41 euros), après une note défavorable du courtier Exane et des résultats trimestriels qui ont mis en avant la hausse du coût du risque.
Les valeurs bancaires du CAC 40 ont en revanche progressé, comme BNP Paribas (+0,56% à 40,30 euros), Crédit Agricole (+1,52% à 5,62 euros) et Société Générale (+0,58% à 25,14 euros). Le secteur n'a pas réagi aux premières indications données par le gouvernement sur sa réforme bancaire. Il a en revanche profité de plusieurs emprunts obligataires rassurants ces derniers jours, comme celui de la France dans la matinée, selon M. Rozier.
Vivendi a pris 1,75% à 15,97 euros, soutenu par l'intérêt manifesté par le milliardaire égyptien pour sa filiale de téléphone mobile SFR.
Iliad a résisté (+0,08% à 123,90 euros), grâce à la hausse de son chiffre d'affaires au troisième trimestre.
Enfin, Vinci a terminé stable (-0,09% à 32,29 euros). Le groupe de BTP et de concession fait partie des candidats au rachat du gestionnaire des aéroports portugais ANA.