MILAN (Reuters) - La commission parlementaire chargée d'enquêter sur les scandales dans le secteur bancaire italien a déjà relevé certains comportements contestables, a déclaré son président, Pier Ferdinando Casini, dans une interview au journal La Repubblica.
Cette commission multipartite, qui rassemble 40 parlementaires, est chargée d'enquêter sur les scandales et les crises qui ont ébranlé les banques de la péninsule ces dernières années.
"Seule la commission dans son ensemble pourra porter une appréciation définitive, mais certains éléments témoignant de comportements inadéquats ont été trouvés", a dit Pier Ferdinando Casini dans cet entretien publié dimanche.
Il a ajouté que les conclusions préliminaires établissaient un "réseau de complicités" portant sur des offres d'emploi et des postes de consultants.
"Ce n'est certainement pas une bonne chose de voir les responsables de la Banque d'Italie occuper rapidement des postes élevés dans les banques qui font l'objet d'enquêtes", a-t-il ajouté. "Si cela était arrivé dans le monde politique, cela aurait sans aucun doute suscité des critiques méritées."
Cette commission dispose des mêmes pouvoirs d'investigation que la justice, mais n'a de peu de temps pour rendre ses conclusions avant la fin de la législature au printemps prochain.
Le rôle de la Banque d'Italie et de la Consob, l'autorité de surveillance des marchés, devrait faire l'objet d'un examen minutieux.
Le gouvernement italien a investi plus de 20 milliards d'euros cette année pour renflouer les banques du pays, injectant notamment 5,4 milliards d'euros Banca Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS). Il s'est également engagé sur un montant allant jusqu'à 17 milliards d'euros, essentiellement en garanties, pour empêcher les détenteurs d'obligations seniors, les déposants et les employés d'être affectés par la liquidation de deux banques régionales, Popolare di Vicenza et Veneto Banca.
Certains reprochent à la Banque d'Italie et à la Consob d'avoir manqué à leurs devoirs de supervision, des accusations rejetées par les deux établissements.
Pier Ferdinando Casini a toutefois relevé que les conclusions préliminaires montraient également que de nombreuses enquêtes judiciaires avaient été lancées à la suite de contrôles déclenchés par l'institut d'émission lui-même.
"C'est un mélange de positif et de négatif. Nous devons comprendre lequel a dominé", a-t-il dit.
(Agnieszka Flak; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)