L'économie française a encore détruit 15.600 emplois au troisième trimestre dans le secteur marchand (-0,1%), un rythme toutefois moindre qu'au trimestre précédent, selon les données définitives publiées mercredi par l'Insee.
Ces chiffres sont légèrement inférieurs à la première estimation fournie mi-novembre par l'Institut de la statistique (-17.000 emplois) et à ses prévisions initiales (-24.000). Mais cet écart s'inscrit "totalement dans la marge d'incertitude" inhérente à cette mesure, explique l'Insee.
Au deuxième trimestre, 37.700 emplois avaient déjà été rayés de la carte, un chiffre revu à la hausse par l'Insee.
Sur un an, 132.500 postes ont disparu dans le secteur marchand (-0,8%). Depuis le deuxième trimestre 2012, l'économie française détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée.
Progression du travail temporaire
La situation s'améliore toutefois dans le secteur intérimaire, considéré comme précurseur des évolutions à venir du marché du travail: les effectifs y ont légèrement augmenté au troisième trimestre (+1%) et sur un an (+0,6%).
Grâce à cette progression du travail temporaire, comptabilisé dans le secteur des services, les effectifs du secteur tertiaire ont également un peu progressé (+5.600 postes) par rapport au deuxième trimestre.
"Le fait que l'intérim ait renoué depuis le début de l'année avec les créations d'emplois est un signal positif", confirme Frédéric Tallet, de l'Insee.
En revanche, les pertes d'emplois se sont poursuivies dans la construction (-0,5%) comme dans l'industrie (-0,5%), à un rythme "plus marqué" qu'en 2012 où la tendance était plutôt de l'ordre de -0,2%, note l'Insee.
Au total, la "décélération des destructions d'emplois au troisième trimestre est plutôt positive après six trimestres consécutifs de baisse", résume Frédéric Tallet. "Ces messages sur la situation de l'emploi sont cohérents avec le ralentissement du chômage constaté au troisième trimestre".
Le taux de chômage a en effet poursuivi sa hausse, mais à un rythme ralenti (+0,1%) au troisième trimestre, atteignant 10,5% en métropole.
Il reste toutefois à un niveau inégalé depuis plus de quinze ans.
Le nombre d'inscrits à Pôle emploi en métropole et sans aucune activité - un autre baromètre du chômage - a lui aussi baissé en octobre, tout en restant à un niveau historiquement élevé.
Fort de ces signaux, le gouvernement estime que l'inversion de la courbe du chômage promise par François Hollande avant la fin de l'année est "amorcée".
Le FMI, la Commission européenne et l'OCDE n'anticipent toutefois pas de recul du chômage cette année en France ni en 2014, vu la faiblesse de la croissance.