MARIGNANE, Bouches-du-Rhône (Reuters) - Air France mise sur sa filiale HOP! pour doper son réseau court-courrier, le plus important réseau domestique en Europe, sur fond de fermeture en octobre de ses bases de Marseille, Nice et Toulouse.
"C'est un réseau à forte concurrence avec les compagnies low-cost et le train, mais aussi un réseau confronté à la concurrence du covoiturage sans oublier celle à venir des cars avec la libéralisation de la loi Macron", a dit lundi le directeur général délégué de Hop! Air France, Lionel Guérin.
Sous cette marque commerciale sont regroupées depuis mars la totalité des lignes au départ d'Orly, les liaisons d'aéroports régionaux vers d'autres villes françaises et européennes et tous les vols de HOP!, compagnie née du rapprochement des filiales Brit Air, Régional et Airlinair.
La filiale domestique du groupe franco-néerlandais vise un retour à la rentabilité en 2017 sur un segment court-moyen courrier qui a enregistré l'an dernier 140 millions d'euros de pertes d'exploitation pour un chiffre d'affaires d'Air France de 1,7 milliards d'euros.
HOP! Air France va donc proposer sur les vols intérieurs une offre tarifaire unifiée avec au moins 10% des places disponibles vendus à un prix d'appel de 49 euros pour un aller simple, hors frais de service.
"L'important pour les clients n'est pas de savoir comment on s'organise dans nos cuisines, mais de pouvoir juger de la qualité de l'offre qu'on lui propose", a ajouté le dirigeant lors d'un point presse à l'aéroport Marseille-Provence.
Mais dans un contexte de réduction des coûts, Air France a aussi annoncé la fermeture en octobre de ses bases en province.
"Le débat autour de la fermeture des bases ne concerne que les pilotes. On leur a proposé de rester en province ou d'accepter des conditions de travail à partir d'Orly. C'est une discussion qu'ils doivent avoir avec leurs syndicats", a dit Lionel Guérin.
La direction d'Air France a jugé "inacceptable" la demande des syndicats de disposer "d'un droit de regard sur l'affectation des lignes entre Air France et HOP!". Selon elle, cette mesure n'aura aucune incidence sur l'emploi, les 200 pilotes concernés devant être réaffectés sur Paris.
Ce que conteste le député-maire de Nice, Christian Estrosi, qui a évoqué lundi des "conséquences désastreuses" liées à ces fermetures, notamment dans une région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) qui se place, selon lui, au 4e rang européen des régions les plus attractives pour la clientèle étrangère.
Lionel Guérin a réfuté ces affirmations, rappelant que six Airbus (PARIS:AIR) restaient par exemple basés à Marseille.
"Aujourd'hui, nous n'avons qu'un plan de 105 départs volontaires sur Marseille, qui débute en juin, et de 800 personnes sur toute la France. Ce qui correspond à une baisse d'activités de notre réseau au sol dû à la réduction des lignes européennes en 2015", a-t-il souligné.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)