Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, en visite à Nicosie, s'est dit lundi confiant dans une reprise rapide de l'économie chypriote, un an après le plan de sauvetage européen qui avait imposé des économies drastiques à l'île méditerranéenne.
Au bord de la faillite en raison de la forte exposition de ses banques à la dette grecque, Chypre avait obtenu en mars 2013 un prêt de 10 milliards d'euros dans le cadre d'un plan de sauvetage européen et a déjà reçu près de la moitié de ces fonds.
En contrepartie, l'île a dû liquider l'une de ses principales banques -Laïki- et restructurer la première -Bank of Cyprus-, faisant perdre aux déposants entre 47,5 et 100% de leurs avoirs au-delà de 100.000 euros.
Ces mesures "étaient très dures, je le réalise, mais elles étaient aussi inévitables", a déclaré M. Dijsselbloem après une rencontre avec le ministre chypriote des Finances, Haris Georgiades.
Outre la restructuration du secteur bancaire, l'île a dû adopter des mesures d'austérité drastiques. Le chômage s'est envolé à plus de 17%, les Chypriotes ont vu leurs impôts augmenter et leurs salaires baisser, et un vaste programme de privatisations a été lancé.
"Nous avons pleinement conscience des effets que ces mesures ont eu sur l'économie à court terme et sur la vie des gens", a ajouté M. Dijsselbloem, également ministre des Finances des Pays-Bas.
Il y a "une nouvelle perspective pour l'économie et le peuple chypriote", a-t-il cependant assuré.
"L'économie chypriote a montré du dynamisme et de la flexibilité. Je suis donc optimiste sur le fait que l'île relèvera la tête en peu de temps", a-t-il insisté, saluant le gouvernement qui "remplit tous ses engagements", ce qui "fera revenir la confiance".
M. Georgiades a de son côté déclaré tout serait mis en œuvre pour atteindre les buts fixés par les bailleurs de fonds, assurant que le gouvernement et le peuple chypriotes étaient "prêts, volontaires et engagés à tout faire pour réparer l'économie" du pays.
Dans ses prévisions de croissance publiées fin février, la Commission européenne a tablé sur une contraction de l'économie chypriote de 4,8% en 2014, après un recul de 6% du PIB en 2013, une récession limitée en partie grâce à l'industrie touristique florissante de l'île.