Le ministre irlandais des Affaires étrangères Eamon Gilmore a fait savoir vendredi que l'Irlande entendait être le premier des pays de la zone euro en difficulté à se passer de son plan d'aide, lors d'une visite à Berlin.
"Nous sommes déterminés à être le premier pays à sortir avec succès d'un tel plan et nous sommes sur le bon chemin pour y parvenir", a déclaré M. Gilmore à l'issue d'une entrevue avec son homologue allemand Guido Westerwelle.
L'Irlande bénéficie d'un plan d'aide de 85 milliards d'euros conclu en novembre 2010 avec la Troïka (FMI-UE-BCE), alors que le pays connaissait une grave crise économique, dont le terme est fixé à la fin de l'année prochaine.
A cette date, le pays espère pouvoir se financer à nouveau sur les marchés.
Les deux ministres ont relayé les déclarations faites le week-end dernier par leurs chefs de gouvernement respectifs, selon qui l'Irlande était un "cas particulier" et devrait être traité comme tel en cas d'appel à l'aide au Mécanisme européen de stabilité (MES) pour recapitaliser ses banques.
"Notre pays a renoué avec la croissance l'an dernier, mais nous portons le très lourd fardeau des dettes bancaires, étant donné que nos contribuables ont été obligés de supporter tout le poids du sauvetage des banques", a ajouté M. Gilmore.
"Face à ces circonstances exceptionnelles, nous apprécions l'engagement de l'Allemagne et de nos autres partenaires en Europe pour examiner le cas particulier de l'Irlande", a-t-il poursuivi.
De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a souligné que l'Irlande était "un excellent exemple de ce qu'on peut faire avec de la discipline, beaucoup de travail" et que le pays avait montré qu'il "est possible de sortir de la crise de la dette".
"Nous sommes très respectueux des efforts de l'Irlande. Nous sommes reconnaissants de vos efforts et de votre engagement pro-européen, nous admirons l'histoire à succès que vous écrivez", a-t-il encore affirmé à son homologue irlandais.
La chancelière allemande Angela Merkel et son homologue irlandais Enda Kenny, qui s'étaient entretenus dimanche soir au téléphone, avaient convenu que les problèmes des banques irlandaises relevaient de "circonstances particulières" en raison de leur recapitalisation massive par le gouvernement.
Une position relayée par la suite par le président français François Hollande.
Le Premier ministre irlandais est attendu à Berlin jeudi pour rencontrer la chancelière allemande.