FRANCFORT/BERLIN (Reuters) - Les discussions entre la compagnie aérienne allemande Lufthansa (DE:LHAG) et le principal syndicat de personnel navigant ont échoué, a annoncé samedi soir le syndicat, ce qui laisse entrevoir de nouvelles grèves chez le transporteur aérien.
A la recherche de solutions pour réduire ses coûts, Lufthansa a ouvert des négociations avec les représentants des diverses catégories de personnel.
Un conflit avec les pilotes sur leurs salaires et sur leurs conditions de travail s'était traduit par plus d'une dizaine de mouvements sociaux au cours des 18 derniers mois. Les grèves ont coûté à la Lufthansa 130 millions d'euros en bénéfices perdus depuis le début de l'année.
Ufo, principal syndicat du personnel navigant qui représente 19.000 salariés, avait donné à Lufthansa jusqu'au 1er novembre pour améliorer ses propositions sur les salaires, les retraites et les conditions de travail.
Malgré des débuts constructifs, la compagnie aérienne a refusé de confirmer des propositions qu'elle avait faites verbalement, a déclaré à Reuters Nicoley Baublies, secrétaire général du syndicat Ufo.
"Il est possible qu'il y ait des grèves", a-t-il dit, ajoutant que le syndicat se réunirait lundi pour décider des actions qu'il entend mener. Ufo avait précédemment menacé de faire grève cet été mais il avait accepté de revenir à la table des négociations à la suite de concessions de la Lufthansa.
Cette dernière a dit dimanche qu'elle ne pouvait pas aller au-delà de la proposition faite sur les retraites sans dégrader la situation de ses charges.
Bettina Volkens, directrice des ressources humaines de Lufthansa, a déclaré que la compagnie aérienne ne pouvait conclure aucun compromis qui ne débouche pas sur une baisse des coûts. "Nous avons de bons résultats cette année mais nous n'avons pas résolu nos problèmes structurels", a-t-elle expliqué.
Lufthansa a déclaré cette semaine qu'elle anticipait désormais un bénéfice d'exploitation annuel compris entre 1,75 milliard et 1,95 milliard d'euros, au lieu de 1,5 milliard d'euros. Il serait le plus élevé de son histoire, grâce à une activité vigoureuse au cours de l'été et à la baisse des coûts du kérosène.
(Peter Maushagen et Victoria Bryan,; Nicolas Delame et Wilfrid Exbrayat pour le service français)