BERLIN (Reuters) - Le président du directoire de Lufthansa (DE:LHAG) estime qu'il y a encore trop de compagnies aériennes en Europe et il s'attend à ce que le transporteur allemand participe à la poursuite de la consolidation du secteur, qui pourrait in fine être ramené à trois géants sur le Vieux Continent.
"Il y a beaucoup trop d'acteurs en Europe", a déclaré mardi Carsten Spohr lors d'une réunion organisée à Berlin par le cabinet spécialisé CAPA-Centre for aviation, notant que six compagnies aériennes ont fait faillite au cours des derniers mois.
"Il est évident que la consolidation va s'amplifier et nous, en tant que Lufthansa, voulons en faire partie", a-t-il ajouté.
Lufthansa a récemment été très actif dans les fusions et acquisitions, avec notamment le rachat en 2016 de Brussels Airlines et, l'an dernier, d'actifs d'Air Berlin dans le cadre de sa stratégie visant à développer sa filiale à bas coûts Eurowings.
Pour Carsten Spohr, à l'image de ce qui s'est produit en Chine, en Amérique et au Moyen-Orient où il y a essentiellement trois grandes compagnies par marché, l'Europe devrait connaître la même évolution.
"Il y aura probablement trois grands opérateurs de réseau européens ou groupes d'opérateurs, plus un ou deux opérateurs à bas coûts", a-t-il dit.
"Notre travail à Lufhtansa (...) est de nous assurer que la compagnie est suffisamment préparée pour jouer dans cette ligue des champions mondiaux."
Carsten Spohr note que la consolidation semble être davantage le résultat de faillite plutôt que de discussions entre compagnies concurrentes.
Lufthansa figure parmi les nombreuses compagnies aériennes à discuter avec Rome depuis que Alitalia a été placée sous administration spéciale.
Carsten Spohr juge important de préserver certaines marques nationales même au sein d'ensembles plus larges. Il note par exemple que les passagers apprécient toujours le "caractère suisse" de la filiale SWISS du groupe allemand, dix ans après que ce dernier a racheté la compagnie historique Swissair.
"Ici, en Europe, les marques comptent encore beaucoup", a-t-il dit.
(Emma Thomasson, Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)