Le Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ) a publié mardi une synthèse des métiers "qui ne connaissent pas la crise", soulignant le fort potentiel d'embauche dans les secteurs de l'informatique et des services à la personne.
Identifiant la décennie 2010-2020 comme celle du "papy-boom" avec 8 millions de départs à la retraite, soit 31% de la population active, le CIDJ évalue à 800.000 le nombre de postes à pourvoir chaque année, donc 620.000 liés aux fins de carrière sur cette période.
A l'horizon 2022, les métiers bénéficiant du plus grand nombre de départs à la retraite sont les agents d'entretien (375.000), les enseignants (256.000), les aides à domicile, les cadres administratifs, les comptables, les aides-soignants et les conducteurs de véhicule, indique le rapport.
Les 180.000 créations d'emploi supplémentaires, hors remplacement de départs à la retraite, seraient en grande partie liées au vieillissement de la population, avec une demande forte dans le secteur des soins et services à la personne. D'ici à 2022, 159.000 emplois d'aide à domicile pourraient être créés.
L'industrie, même si elle a détruit plus de 2 millions d'emplois en 40 ans, restera pourvoyeuse d'emploi à des postes où se fait sentir la raréfaction des savoirs faire, comme chaudronnier industriel ou soudeur, mais aussi ingénieur et chercheur. L'industrie concentre 81% des activités de recherche.
Les biologistes devraient bénéficier d'un contexte particulièrement favorable, avec des débouchés importants dans l'industrie chimique, pharmaceutique et cosmétique.
La mécanique devrait rester le premier employeur industriel (20% du total), donnant des débouchés aux titulaires de CAP et bac pro. Pour les plus qualifiés (bac +4/5 et ingénieurs), les secteurs de l'aéronautique, de l'électronique et de l'automobile seraient les plus porteurs.
Les métiers de l'environnement (gestion des déchets, énergies renouvelables) devraient créer plus de 445.000 emplois d'ici 2020. Enfin, dans la santé, la demande en aide-soignants, infirmiers et médecins généralistes (102.000 départ à la retraite entre 2012 et 2022) pourrait conduire à la création de 600.000 postes.
Alors que 76,2% des salariés travaillaient dans le secteur tertiaire en 2013, le CIDJ prévoie une stagnation des métiers peu qualifiés et un "fort développement" des emplois les plus qualifiés, dans l'informatique, la banque et la vente notamment. Les avancées technologiques devraient cependant entraîner une réduction des effectifs dans les métiers administratifs, comme secrétaires par exemple.
Le CIDJ a aussi identifié les "métiers plus en vue", notamment dans le secteur informatique et numérique où le traitement des données à grande échelle ("big data") et le marketing en ligne devrait créer de nouveaux postes dans les entreprises (analyste de données, gestionnaire de communautés numériques, "web ergonome", etc.).