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En Sibérie, une usine historique d'hélicoptères se tourne vers l'Inde

Publié le 17/01/2018 09:13
Un hélicoptère Kamov Ka-226 dans un hangar de l'usine de la holding Russian Helicopters, en Bouriatie (Sibérie), le 29 novembre 2017 (Photo MAXIM ZMEYEV. AFP)
SAF
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Un hélicoptère Kamov Ka-226 dans un hangar de l'usine de la holding Russian Helicopters, en Bouriatie (Sibérie), le 29 novembre 2017 (Photo MAXIM ZMEYEV. AFP)

Pendant qu'un hélicoptère fait des tours de piste en pleine tempête de neige, des milliers d'ouvriers s'affairent dans d'immenses hangars de l'usine aéronautique sibérienne d'Oulan-Oudé, en passe de décrocher un contrat avec l'Inde, majeur pour le complexe militaro-industriel russe.

"Ici il peut faire jusqu'à -40 l'hiver et +40 l'été, cela nous permet de tester les machines dans des conditions extrêmes", vante Sergueï Solomine, ingénieur en chef du site, déambulant sur le tarmac gelé, chapka en fourrure vissée sur la tête.

Ouverte en 1939 dans la capitale de Bouriatie, une région qui longe le lac Baïkal à la frontière avec la Mongolie, cette usine de la holding Russian Helicopters a assemblé à l'époque soviétique plusieurs milliers des puissants Mi-8 qui ont équipé des armées du monde entier, mais aussi des machines à laver le linge.

C'est aujourd'hui sur l'un de ses appareils les plus récents que l'entreprise met l'accent: le Ka-226T, présenté comme un modèle civil, léger et polyvalent qui devrait équiper prochainement l'armée indienne. L'engin devrait être équipé d'un moteur du français Safran (PA:SAF).

Ce contrat, en discussion de longue date, y compris lors de récentes rencontres entre Vladimir Poutine et Narendra Modi, porte une importance clé pour la Russie, qui a mis des moyens importants ces dernières années pour moderniser son armée et son industrie de la défense.

Premier acheteur d'armements de la planète, l'Inde, en tant que pays émergent, est un partenaire crucial pour la Russie, dont le secteur de la défense cherche à maintenir son rang de deuxième vendeur d'équipements militaires dans le monde, malgré les sanctions le visant depuis la crise ukrainienne.

"Nous finalisons le contrat avec le ministère de la Défense" indien, a déclaré le PDG Andreï Boguinski à des journalistes invités à visiter l'usine, déclarant espérer que l'accord soit signé "début 2018" afin de débuter la production en 2018, mais sans donner de détails sur les montants en jeu.

Russian Helicopters cite également la Chine ou l'Iran parmi les futurs client potentiels. Dans le cadre du contrat avec l'Inde, 60 pièces de ce nouvel hélicoptère devraient être fabriquées en Russie et 140 en Inde, par une coentreprise russo-indienne, d'ici neuf ans, avec la possibilité d'y produire des machines pour les exporter dans des pays tiers.

- 'Voyou' et 'Terminator' -

L'usine d'Oulan-Oudé en a vu d'autres: depuis sa naissance au coeur du pays, pour être hors d'atteinte d'ennemis potentiels, elle a tout produit, des fusées spatiales, avions et hélicoptères, jusqu'aux appareils électroménagers.

"Après la guerre, l'Union soviétique manquait de tout, alors l'usine a commencé à produire des biens de consommation courante en masse: des couverts, de l'électroménager... Nous avons produit des machines à laver jusqu'en 2000", raconte l'administrateur du site Andreï Tchirkov dans le musée de l'usine, vantant ces "increvables" machines Belka (écureuil en russe) qui tournent toujours dans les foyers russes.

Aujourd'hui, l'usine ne fabrique plus que des hélicoptères, environ une cinquantaine par an - contre plus de 300 au plus fort de son activité à l'époque soviétique - destinés aux secteurs civil (notamment l'industrie pétrolière) comme militaire.

"Celui-ci était surnommé +Terminator+", affirme Andrei Tchirkov, indiquant un massif Mi-8 mis en service dans le années 1960 et qui a depuis essaimé sur tous les continents.

Si l'entreprise vante les usages civils du Ka-226T, son principal utilisateur deviendra ainsi l'armée indienne qui cherche à remplacer sa flotte vieillissante. Les versions précédentes de ce modèle - le Ka26 - avaient été surnommées "Hoodlum" ("voyou") par l'Otan.

Le conglomérat géant militaro-industriel public Rostec, dont Russian Helicopters fait partie, affirme néanmoins vouloir opérer un virage vers le civil en faisant passer la part de son activité civile à 50% d'ici 2025, en s'appuyant notamment sur l'export. Cette nécessité est encore renforcée par les sanctions occidentales visant l'entreprise et son influent patron Sergueï Tchemezov, proche du président russe Vladimir Poutine.

Le groupe cherche aussi à se concentrer sur le marché asiatique face aux difficultés à poursuivre les affaires avec les Européens.

En novembre, le salon aéronautique britannique de Farnborough a prévenu que le matériel militaire russe serait exclu lors de l'édition 2018.

"L'exposition attire surtout les pays voisins, et l'Europe du Nord n'est pas une zone si importante pour nous (...) il y a d'autres expositions", balaye Andreï Boguinski.

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