Le gouvernement vénézuélien projette d'assouplir le strict contrôle des changes qui depuis dix ans entrave une partie de l'activité économique et nourrit une inflation qui devrait avoisiner les 30% en 2013.
Le ministre des Finances Nelson Merenetes a annoncé lundi soir que le gouvernement pourrait de nouveau laisser le dollar fluctuer sur le marché des changes, alors que son prix est aujourd'hui officiellement fixé à 6,30 bolivars, contre six fois plus sur les marchés parallèles.
Disposant des premières réserves de pétrole au monde, le pays importe la quasi totalité de ce qu'il consomme. Mais les dollars manquent, principalement en raison du contrôle des changes instauré en 2003 pour limiter la fuite de capitaux.
Pour répondre à la demande, la Banque centrale vénézuélienne a procédé entre mars et août à quatre adjudications de dollars destinées aux voyageurs et à certains secteurs de l'économie à un taux estimé de 11,7 bolivar pour un dollar pour les individus et 10,9 bolivar pour les entreprises. Une nouvelle adjudication est prévue à la fin de l'année.
Mais ces mesures sont insuffisantes et le manque de devises ralentit l'économie, provoque des pénuries et constitue l'une des principales causes de l'inflation, qui a atteint 20,1% en 2012 et devrait selon les prévisions de la Banque centrale augmenter à 29% cette année, un record en Amérique latine.
De même, la croissance ralentit avec un taux d'augmentation du PIB de 1,6% au premier semestre, quatre points de pourcentage sous son niveau pour la même période l'année dernière.
Dans le nouveau système à l'étude, des entités étatiques comme la Banque centrale ou la compagnie pétrolière nationale PDVSA, comme les particuliers, pourraient vendre des dollars, selon M. Merenetes. D'après le ministre, l'injection de davantage de dollars dans l'économie pourrait stabiliser le taux de change.
Le ministre a par ailleurs écarté une nouvelle dévaluation, comme celle qui en février a vu le taux officiel passer de 4,3 à 6,3 bolivar pour un dollar.
Les propositions gouvernementales doivent être débattues dès l'ouverture de la nouvelle session parlementaire ce mardi.