⏳ Dernières heures ! Économisez jusqu'à 60% de réduction sur InvestingProPROFITER DES SOLDES

Hongrie: l'économie repart avant les élections, mais prend des risques

Publié le 30/03/2014 14:54
Hongrie: l'économie repart avant les élections, mais prend des risques

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le parti conservateur est donné gagnant aux élections législatives du 6 avril, se targue d'avoir redressé l'économie du pays grâce à sa politique non conventionnelle tant décriée, mais la réalité n'est pas aussi rose.

Après une récession en 2012, la croissance de l'ancien Etat du bloc communiste est repartie, avec 1,2% en 2013. Le gouvernement mise sur une progression de 2% cette année.

Avec un taux de 8,6% fin février, le taux de chômage n'a jamais été aussi faible depuis cinq ans. L'inflation est au plus bas depuis quarante ans.

Dès son arrivée au pouvoir, Viktor Orban, 50 ans, avait déclaré la guerre à l'endettement. Après huit ans de règne socialiste, durement marqués par la crise économique et financière de 2008, la Hongrie était au bord de la faillite.

Le gouvernement a ramené le déficit public sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) et la Hongrie n'a plus à craindre le gel de ses fonds de cohésion européens, une manne pour son économie.

Vendredi, l'agence de notation Standard & Poor's a revu à la hausse la perspective de la dette souveraine du pays, arguant de "risques plus équilibrés", mais tout en laissant la note dans la catégorie spéculative.

"Si nous continuons ainsi, nous pouvons nous fixer de façon réaliste l'objectif de devenir le pays d'Europe le plus industrialisé" à l'horizon 2018, a récemment déclaré Viktor Orban dans un entretien.

- Manque de ressources -

Si les chiffres semblent confirmer "le conte de fées" de l'économie hongroise prédit par György Maltocsy, l'ancien ministre de l'Economie devenu président de la Banque centrale, de nombreux experts mettent en garde contre ses faiblesses.

Les trois quarts de la croissance l'an passé sont liés à des récoltes exceptionnelles dans l'agriculture, la relance de l'économie mondiale et dans la zone euro a fait le reste. Le programme d'emplois d'intérêt général au rabais enjolive les statistiques de l'emploi.

Le pays ne sort en fait "que très lentement de la récession, car il ne possède pas assez de ressources pour financer une croissance dynamique", indique à l'AFP la chef économiste de l'Institut de recherche financière de Budapest, Eva Varhegyi.

Avec 16% du PIB, "le niveau des investissements est insuffisant pour maintenir les niveaux de production, et loin des 25% nécessaires pour assurer un développement à long terme", pointe Sandor Jobbagy, analyste chez CIB à Budapest.

Ce manque de ressources est justement un résultat des mesures "non conventionnelles" du gouvernement, qui ont échaudé les investisseurs étrangers, estiment les experts.

Cette politique consiste en une multitude de taxes aux secteurs industriels (télécommunication, distribution, énergie) et bancaire. L'industrie automobile, puissante grâce aux grands groupes allemands implantés en Hongrie, est en revanche épargnée.

- Défense des familles hongroises -

Viktor Orban ne manque jamais une occasion de justifier cette politique "agressive"."Nous défendons les familles hongroises des monopoles, des cartels et des bureaucrates de l'empire" européen, a-t-il lancé lors d'un récent discours.

Dans le même esprit, il a imposé aux fournisseurs d'énergie étrangers une réduction de la facture de gaz et d'électricité des foyers hongrois de quelque 20% au total. La dernière baisse doit être appliquée quelques jours avant les élections.

La mesure, très populaire, fait oublier le tribut payé par la population à l'austérité sous Orban. Le revenu disponible moyen était parmi les plus faibles des pays de l'OCDE en 2012/2013, 30% des Hongrois disent ne pas avoir les moyens de s'acheter suffisamment de nourriture, contre une moyenne de 13,2%, révélait l'organisation dans une récente étude en mars.

Les Hongrois ont dû encaisser un relèvement de la Taxe sur la valeur ajoutée à 27%, et un passage d'une imposition en fonction des revenus à un impôt à taux unique de 16%, qui a appauvri les classes les plus modestes.

Et quand le gouvernement a eu besoin d'argent pour réduire son endettement, il a nationalisé les fonds de retraites privés, récupérant 10 milliards d'euros cotisés par les citoyens. Pourtant l'endettement global a reculé seulement de 82% à 80% du PIB en quatre ans, et reste le plus élevé des pays d'Europe centrale.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés