La Russie va arrêter la production de la Lada 2107, voiture emblématique de l'époque soviétique dérivée de la Fiat 124 des années 1960, a indiqué lundi le groupe Avtovaz, quelques jours après avoir lancé sous sa marque un modèle low-cost du français Renault.
Le retrait de la vente de cette voiture d'un niveau technologique obsolète dès sa sortie sur le marché en 1982 mais dont se contentèrent des générations de Russes, souligne la volonté du constructeur de moderniser sa production pour survivre dans un marché désormais très compétitif.
"La demande pour la +classique+ a fortement baissé. Il est temps de lui dire adieu", a déclaré à l'AFP Igor Bourenkov, porte-parole d'Avtovaz, sans toutefois préciser la date exacte de l'arrêt de la production.
Au premier trimestre 2012, les ventes de ce modèle rustique ont plongé de plus de 76% par rapport à la même période un an auparavant, a-t-il précisé.
La Lada 2107 était une évolution de la Lada 2101 qui était elle-même une copie sous licence de la Fiat 124 de 1966, produite depuis 1970 dans l'usine d'Avtovaz à Togliatti.
La petite berline, qui faisait l'objet de nombreuses plaisanteries en raison de sa capacité à tomber régulièrement en panne, était pourtant considérée dans les années 1980 comme un des modèles les plus modernes de la gamme.
D'un design toujours rudimentaire, la dernière version affichait une vitesse de pointe de 150 km/h, une radio et un ventilateur pour seuls accessoires, et aucun respect des normes environnementales.
Son prix de 200.000 roubles environ (5.100 euros), sa simplicité de réparation et l'abondance de pièces détachées dans toute l'ex-URSS étaient ses seuls atouts.
En 2011, Avtovaz avait transféré sa fabrication dans l'usine d'Ijavto, à Ijevsk (1.130 km à l'est de Moscou), pour pouvoir produire d'autres modèles à Togliatti.
Les lignes d'Ijavto "sont en cours de modernisation pour produire les automobiles Lada Granta", un nouveau modèle de la marque, a indiqué M. Bourenkov.
Car Avtovaz, détenu à 25% par le français Renault depuis 2008, a entrepris de moderniser ses infrastructures pour faire face à la concurrence de plus en plus féroce en Russie, un marché convoité par la plupart des grands groupes automobiles étrangers.
Selon des statistiques de l'Association des entreprises européennes (AEB), les ventes du groupe russe ont reculé de 15% au premier trimestre.
Pour enrayer ce déclin, le constructeur a inauguré début avril une ligne de production commune avec l'alliance Renault-Nissan à Togliatti et a commencé d'y produire un nouveau modèle, la Lada Largus, version locale de la Dacia Logan, modèle "low cost" de Renault.
La gigantesque cité industrielle de Togliatti, qui produisait plus de 700.000 voitures par an dans les années 1980, avait été créée de toutes pièces à la fin des années 1960 sur les rives de la Volga, et nommée en hommage à Palmiro Togliatti, un des fondateurs du parti communiste italien.