Wall Street a fini à l'équilibre jeudi, incertaine après les propos jugés tièdes du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui a semblé exclure une nouvelle intervention dans l'immédiat: le Dow Jones a pris 0,37% tandis que le Nasdaq lâchait 0,48%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 46,17 points à 12.460,96 points, mais le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 13,70 points à 2.831,02 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 0,01% (0,14 point) à 1.314,99 points.
Wall Street avait ouvert en forte progression, le Dow Jones prenant plus de 1% en matinée, dopé par la baisse des taux d'intérêt chinois. Il s'agit de la première baisse des taux d'intérêt en Chine depuis 2008. Cette annonce "surprise" a poussé "les investisseurs à l'optimisme", a indiqué Wells Fargo.
L'indice vedette de la bourse américaine a ensuite limité ses gains car "d'un point de vue de politique monétaire, il n'y a rien eu" dans l'allocution de Ben Bernanke "pour laisser deviner (son) jeu lors de la réunion des 19 et 20 juin" du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), a noté John Ryding de RDA Economics.
"Le fait que M. Bernanke n'ait pas annoncé de nouveau cycle d'assouplissement monétaire a été un peu décevant pour le marché", a confirmé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
Le patron de la banque centrale américaine a déclaré jeudi devant le Congrès que la croissance économique du pays devrait se poursuivre à un "rythme modéré", ce qui ne présage aucune modification de la politique monétaire américaine à court terme.
"L'inquiétude au sujet de l'Europe, de la politique budgétaire américaine et de la force et de la viabilité de la reprise" pèsent sur les décisions d'embauche et d'investissement des entreprises, a noté M. Bernanke, assurant que la Fed était "prête à prendre les mesures qui s'imposeraient pour protéger le système financier et l'économie en cas d'intensification des tensions.
"Il a laissé la porte ouverte (à une telle mesure) mais ce n'est pas nouveau", a souligné M. Cardillo.
En outre, l'abaissement par l'agence de notation Fitch de la note de crédit de l'Espagne, qui a perdu trois crans et évolue désormais à BBB, "a été une autre raison de faire preuve de prudence", a remarqué le stratège.
Du côté des valeurs, le premier constructeur mondial d'engins de chantier, Caterpillar (+0,55%, 87,14 dollars), a annoncé la finalisation du rachat d'un fabricant de machines pour le secteur minier chinois, ERA Mining Machinery, coté à Hong Kong.
Le géant américain du pétrole ExxonMobil (+0,64%, 80,69 dollars) a annoncé qu'il rachetait, par le biais de sa filiale australienne Esso Ventures, 10% d'un champ de la société australienne Ignite Energy Resources Limited (IER), pour un montant non divulgué.
Chevron a gagné 0,59% à 100,79 dollars et ConocoPhillipp 0,43% à 53,81 dollars.
Dans l'informatique, le géant des logiciels Oracle a cédé 1,27% à 27,18 dollars après avoir dévoilé une nouvelle gamme de produits.
Les valeurs bancaires ont terminé dans le rouge, signe de l'incertitude toujours forte sur le marché. Citigroup a perdu 0,85% à 26,91 dollars, Goldman Sachs -1,01% à 94,00 dollars, Bank of America 2,88 à 7,42 dollars et JPMorgan Chase 0,79% à 33,81 dollars.
Dans l'industrie pharmaceutique, le géant Pfizer a gagné 0,14% à 21,94 dollars, après avoir annoncé qu'il préparait l'introduction en Bourse d'une part minoritaire de sa division de santé animale.
Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,654% contre 1,651% mercredi, et celui à 30 ans à 2,757% contre 2,720%.