Les prix des produits bio, souvent pointés du doigt en raison de leur coût élevé, "n'ont en moyenne pas augmenté" en 2009 alors que les ventes ont progressé de plus de 15%, a affirmé mercredi Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio.
Les ventes de produits bio, toujours plus demandés par les consommateurs français, sont estimées à 3 milliards d'euros en 2009, contre 2,6 milliards en 2008 (+15,4%), a ajouté Mme Mercier qui mise sur "une forte dynamique de croissance" cette année, au vu des résultats du premier trimestre.
Pour la directrice du groupement d'intérêt public pour la promotion de l'agriculture biologique, la progression du chiffre d'affaires vient donc d'une augmentation en volumes des achats de produits bio et non d'une hausse des prix.
L'épicerie salée affiche la hausse de prix la plus élevée (+4%) tandis que les fruits et légumes et la charcuterie-salaison ont baissé de respectivement -3% et -2%.
En novembre dernier, une enquête réalisée par le magazine spécialisé Linéaires avait montré que les produits bio coûtaient 72% plus cher que les produits conventionnels correspondants. Ce chiffre était bien éloigné de celui avancé dans le discours officiel qui évoquait un surcoût de 20 à 30%.
Le magazine avait comparé les prix de plus de 600 produits conventionnels et bio dans quatre enseignes, Leclerc, Carrefour, Intermarché et Géant Casino parmi, "les plus impliquées dans la vente de bio", notamment via leur offre de produits de marques de distributeurs (MDD).
En 2009, la grande distribution arrive bonne première avec 45% de parts de marché dans la vente de produits bio, devant les réseaux spécialisés (type Biocoop, 26%) et les magasins spécialisés indépendants (12%), selon les précisions de Mme Mercier.
Le lait et les oeufs bio figurent parmi les produits qui ont connu la croissance la plus importante. Leurs ventes ont plus doublé en quatre ans.
Il y a toutefois un bémol: 25% du lait bio a dû être importé pour répondre à la demande hexagonale.
Selon l'Agence Bio, 38% des produits bio consommés en France doivent être ainsi importés et le pourcentage, jusqu'à maintenant estimé autour de 30%, a augmenté en 2009 compte tenu de la hausse de la consommation, a reconnu Mme Mercier.
Si pour certaines denrées (bananes, café, thé, agrumes, ...), leur culture est difficilement envisageable, d'autres (céréales, lait, viande de porc, fruits et légumes, notamment), en revanche, pourraient très bien être produits en France.