PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi pour la troisième séance d'affilée, à l'exception notable de Zurich qui finit en hausse modeste, affectées mais modérément par un climat général d'incertitude tant pour ce qui concerne les questions monétaires que politiques, ces dernières liées en particulier à la perspective d'un scrutin serré sur l'indépendance de l'Ecosse.
A Wall Street, les indices sont également en recul, subissant des prises de bénéfices après un rally qui a vu le Dow Jones et le Standard & Poor's-500 multiplier les records. Le S&P-500 est tombé en deçà de sa moyenne mobile de 14 jours, ce qui semble signaler une perte d'élan à court terme.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,5% (-22,56 points) à 4.452,37 points. Le Footsie britannique n'a cédé que 0,08% et le Dax allemand a perdu 0,49%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 lâchait 0,68% et le FTSEurofirst 300 0,37%.
La fermeté du dollar a un temps pesé sur les valeurs des ressources naturelles, dont l'indice termine effectivement sur une perte, de 0,61%, mais qui n'est pas la plus élevée de la journée.
Le dollar - qui entretemps s'est stabilisé - avait inscrit un pic de 14 mois contre l'euro, dans la mesure où les investisseurs redoutaient que la Réserve fédérale ne commence à remonter les taux plus tôt que le marché ne le pense actuellement. Ils s'appuyaient pour cela sur un rapport de la Fed de San Francisco suivant lequel les investisseurs pourraient être en décalage - en l'occurrence en retard - avec la banque centrale sur le calendrier d'un resserrement monétaire.
Les cambistes restent globalement courts sur l'euro, lequel a subi huit semaines de pertes d'affilée, une série sans précédent depuis le lancement de la monnaie unique européenne en janvier 1999.
Malgré cette flambée du dollar, le pétrole WTI texan est en hausse car soutenu par les prévisions d'une baisse des stocks américains la semaine dernière. Le Brent de mer du Nord au contraire est repassé sous les 100 dollars dans des échanges nerveux, en recul quatre jours de suite sous la pression d'une offre abondante.
Attestant des incertitudes sur les retombées boursières des politiques monétaires, Oddo Asset Management remarque qu'"en Eurozone, il s'agit aujourd'hui de temporiser le retour sur les marchés actions car même si l'achat d'actifs (Quantitative Easing) devrait à terme avoir un impact positif sur la croissance et la confiance, il n'y a pas de relais notoire des résultats des sociétés et les niveaux de valorisation restent encore tendus".
En Bourse, les valeurs bancaires ont subi la perte sectorielle la plus élevée, limitée toutefois à 0,87%. Des banques espagnoles, en l'occurence BBVA (-1,57%) et Santander (-1,52%), accusent les reculs les plus marqués de l'indice EuroStoxx 50.
Telecom Italia a pris 2,29% - l'une des plus fortes hausses de l'indice FTSEurofirst 300 - après qu'America Movil a annoncé des discussions avec le brésilien Oi au sujet d'une éventuelle offre commune sur l'opérateur mobile Tim Participaçoes, filiale du groupe italien.
Sur le marché obligataire, les rendements espagnols ont nettement monté, de crainte qu'une belle performance des partisans de l'indépendance de l'Ecosse, lors du vote du 18 septembre, n'inspire d'autres courants séparatistes en Europe, tels que ceux qui agitent la Catalogne.
Le rendement de l'emprunt espagnol à 10 ans a gagné 12 points de base (pdb) à 2,21%, remontant un peu plus au-delà du plus bas record de 2,045% insctrit la semaine dernière. Les autres rendements de la zone euro ont gagné de 5 à 7 pdb, les emprunts espagnols sous-performant pour la deuxième journée d'affilée.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)