MADRID (Reuters) - La justice espagnole a ordonné mardi au service de véhicules avec chauffeur Uber d'interrompre ses activités en Espagne, un nouveau revers judiciaire pour l'entreprise américaine.
Cette décision a été rendue à la demande de l'Association des taxis de Madrid, qui a engagé une procédure contre Uber pour concurrence déloyale.
"La mesure (...) a été prise sans audition de la société Uber en raison du dommage causé aux opérateurs de services de taxi et parce qu'Uber est une société domiciliée dans le paradis fiscal américain du Delaware", a expliqué le magistrat chargé du dossier.
Le juge a également ordonné aux opérateurs de télécommunications et aux prestataires de services de paiement électronique d'interdire les transactions impliquant Uber.
Le développement international d'Uber se heurte à des recours juridiques dans plusieurs pays européens, dont l'Allemagne et la France, et des problèmes de réglementation l'empêchent de s'implanter dans certaines grandes agglomérations des Etats-Unis, comme Las Vegas ou Miami.
Aux Pays-Bas, la justice a ordonné lundi à la société de ne plus accepter la moindre réservation par le biais d'applications sur smartphones, sous peine d'une amende de 100.000 euros par infraction. Uber a annoncé son intention de faire appel.
L'entreprise accumule par ailleurs les déboires en Asie, à commencer par l'Inde, où l'un des chauffeurs sous contrat avec elle est soupçonné de viol d'une cliente. L'affaire a conduit la municipalité de New Delhi à ordonner mardi l'arrêt des activités de toutes les compagnies de taxi non homologuées.
(Inmaculada Sanz et Sarah Morris, Marc Angrand pour le service français)