Total est en discussion avec le groupe pétrolier public chinois Sinopec sur la création d'une coentreprise d'exploration et production de gaz de schiste en Chine, a affirmé dimanche le directeur général du français au Wall Street Journal, se disant en outre ouvert à une montée au capital du pays qui détient 2% de son groupe.
Interrogé sur la présence de la Chine au capital de Total, Christophe de Margerie, le patron du groupe français, a indiqué être favorable à de nouveaux investissements du pays, en particulier du CIC, le fonds souverain chinois.
"Si CIC veut prendre plus, nous n'avons aucun problème", a-t-il dit alors que le fonds chinois State Administration of Foreign Exchange (Safe), présent au capital du groupe pétrolier depuis 2008, détient 2% de Total.
Selon le WSJ, le directeur général a en outre confirmé que le Qatar détenait 2% du groupe pétrolier, ce qui en fait un des principaux actionnaires de la première capitalisation boursière française, à égalité avec la Chine, mais derrière les salariés et le milliardaire belge Albert Frère.
Concernant le Qatar, "c'est bien pour un groupe d'avoir un partenaire historique présent dans votre capital", a dit M. de Margerie.
Le patron de Total a annoncé par ailleurs au quotidien financier, concernant le gaz de schiste, avoir "déjà un pré-accord avec des entreprises chinoises, avec Sinopec".
La production annuelle chinoise de gaz de schiste pourrait s'envoler de quasi nulle à 6.5 milliards de mètres cubes en 2015 puis à entre 60 et 100 milliards de mètres cubes d'ici 2020, si les cibles publiées vendredi dans un plan de développement gouvernemental pour le gaz non conventionnel sont atteintes, note le Wall Street Journal.
Le projet de coentreprise va être présenté devant la Commission de réforme et développement national chinoise pour approbation, a ajouté M. de Mergerie.
"S'ils veulent atteindre ces niveaux de production ils vont devoir donner les autorisations rapidement ou ce sera infaisable", a-t-il estimé, jugeant que "les objectifs de 2020 représentent un vrai défi".
Total a annoncé mardi avoir signé un protocole d'accord avec la compagnie pétrolière koweïtienne KPC, en vue de prendre une participation dans un complexe de raffinage et pétrochimie en Chine, un projet mené par le chinois Sinopec, d'un coût total estimé à 9 milliards de dollars.