WASHINGTON (Reuters) - Deux membres de la Réserve fédérale appartenant au camp des "faucons" se sont exprimés jeudi en faveur d'une baisse des achats d'actifs de la banque centrale américaine, devenus, selon eux, inefficaces voire néfastes à l'économie, à la veille du discours de Jerome Powell, le président de la Fed, lors du symposium de Jackson Hole.
"Nous n'avons pas besoin des achats d'actifs à ce stade", a dit James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, dans une interview à CNBC, reprenant son appel en faveur d'une diminution prochaine des 120 milliards de dollars d'achats d'actifs mensuels ('tapering') avec un arrêt complet du programme en début d'année prochaine.
La hausse des prix de l'immobilier, par exemple, "est une préoccupation", a-t-il déclaré. "On peut craindre que nous fassions plus de mal que de bien" en continuant à acheter des titres adossés à des créances hypothécaires.
La Fed achète pour l’instant pour 80 milliards de dollars par mois d’obligations du Trésor et pour 40 milliards de prêts immobiliers titrisés (MBS) dans le cadre de sa stratégie d’assouplissement quantitatif.
Aussi bien James Bullard que sa consoeur à la Fed de Kansas City, Esther George, qui intervenait plus tôt sur Fox Business, ont indiqué que la banque centrale américaine avançait progressivement vers un projet de réduction des achats de titres sur les marchés, sans toutefois préciser quand cela pourrait être décidé.
La Réserve fédérale est en train de se "coaliser" autour d'un tel projet, a dit James Bullard. Esther George a indiqué qu'elle s'attendait à obtenir davantage d'informations après la réunion de l'institution en septembre.
Avec une inflation élevée et une croissance continue de l'emploi attendue, "il y a une opportunité pour commencer à réduire les achats d'actifs", a-t-elle dit, préférant que le processus démarre "plutôt tôt que tard".
James Bullard et Esther George comptent partie les responsables de la Réserve fédérale jugés les plus "orthodoxes", partisans d'un resserrement de la politique monétaire.
Leurs interventions précèdent celle de Jerome Powell vendredi, qui fera le point sur l'économie et pourrait aborder la position de la Fed face aux risques liés à l'inflation et au variant Delta sur la reprise économique américaine.
(Reportage Howard Schneider, version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)