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La France se rapproche des exigences de Bruxelles en matière de déficit

Publié le 05/05/2015 17:13
Mis à jour le 05/05/2015 19:30
L'Etat français affichait fin mars un léger recul de son déficit cumulé depuis le début de l'année, à 26,3 milliards d'euros contre 28,0 milliards un an plus tôt (Photo Joel Saget. AFP)

L'Etat français affichait fin mars un léger recul de son déficit cumulé depuis le début de l'année, à 26,3 milliards d'euros contre 28,0 milliards un an plus tôt (Photo Joel Saget. AFP)

La France va pouvoir négocier sa trajectoire budgétaire dans une position plus confortable face à la Commission européenne, qui s'est montrée mardi plus optimiste qu'au début de l'année et a salué des efforts allant "dans la bonne direction".

La Commission, qui a publié ses prévisions économiques de printemps, anticipe désormais pour la France un déficit public de 3,8% cette année, avant 3,5% l'an prochain.

Alors qu'en février elle prévoyait encore un déficit à 4,1% du PIB cette année, sa prévision colle désormais avec celle de Bercy.

Certes, en 2016, avec un déficit à 3,5%, la France ne devrait pas tout à fait remplir son objectif, fixé à 3,4%. Mais elle s'en rapprochera nettement: en février, la Commission le voyait encore à 4,1%.

Le gouvernement français a obtenu deux ans supplémentaires, soit jusqu'en 2017, pour ramener son déficit public dans les clous européens, c'est-à-dire sous les 3%.

Ce nouveau sursis avait fait grincer des dents certains de ses partenaires et suscité des remous jusqu'au sein de la Commission, la France étant soupçonnée de bénéficier d'un traitement de faveur.

Mais en échange de ce délai, l'objectif fixé à l'horizon 2017 est ambitieux: 2,8% de déficit. Le gouvernement français prévoit de faire encore mieux, soit 2,7%. Un objectif qui semble désormais un peu moins difficile à atteindre.

La raison de cette embellie est que "la France a connu un résultat meilleur que prévu en 2014" en matière de déficit à 4,0%, a commenté le commissaire aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, en rappelant que la Commission avait "quelques mois pour poursuivre le dialogue avec le gouvernement français".

Michel Sapin, qui a succédé à M. Moscovici au ministère des Finances et se rendra à Bruxelles jeudi, se trouve désormais dans une position plus confortable face à ses interlocuteurs, tandis que la menace de sanctions s'éloigne.

D'autant, souligne-t-on au ministère des Finances, que, pour 2016, la prévision est "à politique inchangée et ne prend pas en compte ce qui est annoncé mais pas encore voté", à savoir 5 milliards d'économies supplémentaires.

- 'Bonne base de travail' -

Pour cette année, la Commission sera très attentive à deux éléments: les réformes que la France s'est engagée à effectuer et la manière d'aboutir à un effort structurel correspondant à 0,5% de PIB.

Pour y parvenir, "nous avons reçu une proposition à hauteur de 4 milliards d'euros, nous l'examinerons pour voir si elle est à la hauteur", a commenté M. Moscovici. Mais "ces 4 milliards sont une bonne base de travail", a-t-il insisté.

La Commission doit rendre son verdict au mois de juin, avec le risque théorique de sanctions.

Mardi, M. Moscovici a adressé un relatif satisfecit à Paris, jugeant que "les efforts entrepris vont dans la bonne direction" et que "la reprise prévue devrait porter ses fruits plus vite".

La croissance française devrait en effet s'avérer un peu meilleure que prévu, à 1,1% contre 1,0% anticipé en février, selon la Commission. C'est mieux également que la prévision du gouvernement, elle aussi à 1,0%. En revanche, la croissance devrait être de 1,7% en 2016, contre 1,8% prévu précédemment par la Commission. Globalement, il y a une "convergence de vues totale" entre Paris et Bruxelles sur la croissance, indique-t-on à Bercy.

Une croissance qui a un effet encore limité sur le chômage, dont le taux devrait stagner cette année à 10,3%, avant de diminuer légèrement l'an prochain, à 10,0%. "L'enjeu principal auquel la France fait face, c'est le redressement de sa compétitivité", a souligné M. Moscovici, pour qui "une meilleure productivité est la clé de l'avenir du pays".

"La France est encore en train de faire de la consolidation budgétaire. Un certain nombre de pays ne sont plus en situation de réduire leur déficit parce qu'ils l'ont fait avant 2012", commente-t-on dans l'entourage de Michel Sapin. "Pour autant, on a des fondamentaux solides", ajoute-t-on, expliquant que "la question démographique est un facteur de croissance potentielle".

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