La Grèce pourra combler une partie du trou de financement auquel elle sera confrontée dans le cadre de son deuxième programme d'aide grâce à des mesures prises par le gouvernement, a estimé vendredi la Commission européenne dans un rapport qui semble évacuer la nécessité d'une nouvelle perfusion.
Dans le cadre de son deuxième plan d'aide, la Grèce doit faire face d'ici mai 2015 à un trou de financement estimé à 7,5 milliards d'euros.
Ces besoins avaient initialement été évalués à 10-11 milliards d'euros mais ont été revus à la baisse après l'émission obligataire qui a permis début avril à Athènes de lever 3 milliards d'euros.
En plus des versements attendus de ses créanciers UE-FMI, la Grèce a besoin d'ici fin août d'environ 2 milliards d'euros, puis de 5,5 milliards d'ici fin mai 2015, a détaillé la Commission dans son nouveau rapport sur le programme d'ajustement grec.
- Nouvel allègement de dette -
Pour combler ce trou de financement, l'Etat grec pourrait compter sur le rachat par les banques du pays d'actions préférentielles émises au tout début de la crise pour les aider à se recapitaliser, suggère ce rapport. Il pourrait aussi annuler des titres de dettes émis pour soutenir les petites et moyennes entreprises, mais non utilisés.
La Grèce pourrait également puiser dans des fonds non utilisés par son administration.
La Grèce cherche à se passer d'un troisième plan d'aide assorti de nouvelles mesures d'austérité. Agitée il y a moins d'un an, l'idée d'un nouveau plan d'aide n'est plus vraiment évoquée.
En revanche, la Grèce veut négocier un nouvel allègement de dette comme convenu avec ses créanciers (UE et FMI) et met en avant l'excédent primaire dégagé en 2013, qui a été officiellement confirmé mercredi. Ces discussions devraient avoir lieu à la fin de l'été.
En attendant, la Commission européenne a légèrement revu à la hausse ses prévisions sur la trajectoire de la dette grecque à moyen terme et table sur un pic à 177% en 2014, avant de se replier à 125% du PIB en 2020 et 112% en 2022.
C'est plus qu'envisagé fin 2012 quand les Européens et le FMI avaient décidé de reprendre les versements des prêts à la Grèce après un blocage de plusieurs mois. Ils tablaient alors sur une dette à 124% en 2020 et en-dessous de 110% du PIB d'ici 2022.
La trajectoire de la dette grecque a longtemps été un point de désaccord entre la zone euro et le FMI, qui voulait s'assurer de sa soutenabilité.