La Lituanie espère adhérer à l'euro début 2015 et prépare activement sa candidature malgré les inquiétudes liées à ses relations commerciales avec la Russie, a fait savoir mardi son ministre des Finances, Rimantas Sadzius.
Après l'adhésion de l'Estonie et de la Lettonie, la Lituanie oeuvre à devenir à partir du 1er janvier 2015 le 19e membre de l'Union monétaire, après une première tentative ratée en 2006-2007.
L'objectif est d'avoir tout bouclé "fin juillet", a déclaré M. Sadzius mardi lors d'une rencontre avec la presse à Bruxelles.
La Commission européenne doit rendre un rapport courant juin, puis ce seront aux Etats représentés au sein du Conseil européen de se prononcer avant le Parlement européen, en juillet.
Depuis sa première tentative d'adhérer à l'euro, la Lituanie a fait d'importants efforts d'assainissement budgétaire, a plaidé le ministre. A l'époque, il y avait "des doutes" sur l'économie lituanienne", qui a traversé une crise violente en 2008.
Désormais, le pays fait figure de bon élève au sein de l'UE avec une croissance attendue à 3,4% cette année et à 4,3% en 2015. A cela s'ajoutent une dette et un déficit bien en-deçà des seuils de 60% du PIB et de 3% du PIB, les "critères de Maastricht".
S'il n'y a pas de "risque de voir l'économie du pays sérieusement chamboulée" par la situation en Ukraine et les éventuelles sanctions imposées à la Russie, la situation préoccupe les autorités lituaniennes. "Nous sommes inquiets mais pas totalement car nous avons diversifié notre économie après la crise de 2008-2009", a affirmé M. Sadzius, admettant toutefois qu'il devrait y avoir des "retombées".
Les exportations vers la Russie représentent seulement 5% du volume total des exportations de la Lituanie, a-t-il souligné. Les deux tiers des exportations vont maintenant vers des pays de l'UE.
En revanche, la dépendance énergétique à la Russie est importante, Moscou ayant le monopole de la fourniture du gaz dans le pays. "Nous travaillons pour réduire notre consommation énergétique. Ces réformes devraient nous aider à minimiser le poids du monopole" de Gazprom, le géant public russe, a expliqué M. Sadzius.
En janvier, les dirigeants de l'UE s'étaient dits optimistes quant à l'entrée de la Lituanie dans la zone euro en 2015. "Je m'attends à ce que la Lituanie devienne l'année prochaine le 19e membre de la zone euro, complétant ainsi l'adhésion des pays baltes à l'euro", avait affirmé le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.