Lactalis reprendra tous les produits laitiers infantiles fabriqués sur son site de Craon (Mayenne), "quelle que soit leur date de fabrication", a annoncé vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire après s'être entretenu à avec le président de l'entreprise.
"Lactalis reprendra tous les produits de laits infantiles fabriqués sur le site de Craon, quelle que soit leur date de fabrication, dans tous les lieux de commercialisation, en particulier la grande distribution et les pharmacies", a indiqué le ministre lors d'un point presse, élargissant ainsi le précédent rappel qui courait à partir de février 2017.
Bruno Le Maire souhaite ainsi "éviter les retards, les difficultés dans le tri des lots et le risque d'erreur humaine".
"J'ai d'abord demandé à M. (Emmanuel) Besnier, le président de Lactalis, de faire preuve de davantage de transparence, car je pense que la transparence est un gage de confiance pour les consommateurs et l'ensemble des Français", a déclaré le ministre qui s'est finalement présenté seul devant la presse.
En dépit de l'appel que lui a lancé le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, vendredi matin sur RTL, à venir s'exprimer publiquement, le patron du leader mondial du lait est arrivé à Bercy par une entrée dérobée, évitant soigneusement les caméras.
"Le président de Lactalis communiquera publiquement sur les causes de la contamination dès qu'elles seront établies", a assuré M. Le Maire.
"Lactalis fera ensuite tous les investissements nécessaires sur le site de Craon pour garantir la sécurité sanitaire du site et éviter que ne se reproduisent de telles contaminations", a-t-il ajouté, écartant ainsi implicitement le spectre d'une fermeture du site actuellement à l'arrêt et dont 250 des 327 salariés sont au chômage technique.
Après le "premier enjeu" qu'est la sécurité sanitaire des consommateurs, M. Le Maire a exprimé sa préoccupation pour l'emploi sur le site de Craon, en Mayenne, et au-delà, les agriculteurs de la région, avant d'évoquer son souhaite de sauvegarder la "réputation" de la filière laitière dans son ensemble, "une filière d'excellence qui doit le rester".
Pour ce qui est des sanctions qu'encourt Lactalis dans cette affaire, le ministre a logiquement rappelé qu'une enquête judiciaire était en cours.
Il a enfin indiqué avoir échangé avec les associations de consommateurs, qui lui ont apporté des "idées tout à fait pertinentes pour améliorer les procédures de retrait".
"Tout cela a un coût mais la sécurité sanitaire des Français, elle n'a pas de prix", a conclu Bruno Le Maire.