La consommation des ménages a nettement ralenti aux Etats-Unis en mars, en dépit d'une légère accélération des revenus des Américains ce mois-là, selon des chiffres publiés lundi à Washington par le département du Commerce.
Les dépenses de consommation ont progressé de 0,3% par rapport à février, en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le ministère, alors que l'estimation médiane des analystes les donnait en, hausse de 0,5%.
En février, la consommation des ménages avait connu sa hausse la plus forte depuis août 2009, selon la nouvelle estimation du gouvernement, qui a revu en hausse de 0,1 point, à 0,9%, son chiffre initial.
Compte tenu de l'inflation, la hausse de la consommation a ralenti de 0,5% en février à 0,1% en mars, selon les chiffres officiels.
Ce ralentissement a eu lieu en dépit d'une accélération de la hausse des revenus des Américains. Ceux-ci ont augmenté de 0,4% en mars après avoir progressé de 0,3% le mois précédent, a indiqué le ministère dont le chiffre est supérieur à ce que donnait la prévision médiane des analystes (+0,2%).
Après la prise en compte des effets de l'inflation, le revenu disponible a progressé pour la première fois en trois mois, indique le gouvernement, de 0,2%.
Selon les chiffres officiels, le taux d'épargne, qui mesure la part du revenu disponible mise de côté par les Américains s'est établi à 3,8% en mars, contre 3,7% en février. Il était tombé ce mois-là à son niveau le plus faible depuis le début de la dernière récession, en décembre 2007.
Selon la première estimation du PIB d'hiver publiée vendredi par le département du Commerce, la croissance économique américaine a ralenti nettement au premier trimestre, où elle s'est établie à 2,2% en rythme annualisé après avoir progressé de 3,0% pendant l'automne.
Le ministère avait indiqué vendredi que la hausse de la consommation (2,9%, soit son taux de progression le plus rapide depuis le quatrième trimestre 2010) avait assuré à elle seule près de 93% de la croissance économique de janvier à mars.
Compte tenu de ces éléments déjà connus, les économistes s'intéressent surtout à la partie des chiffres publiés lundi concernant les revenus.
"La bonne nouvelle [...] est la solidité des revenus" note Leslie Levesque, du cabinet IHS Global Insight, en insistant sur le fait que, conséquence du ralentissement de l'inflation, le revenu disponible réel progresse pour la première fois depuis le début de l'année.
Son confrère Peter Newland, de Barclays Capital prévoit "une poursuite de la hausse progressive des revenus" qui "devrait soutenir les dépenses de consommation au deuxième trimestre".
"La hausse de la consommation en termes réels a perdu un peu de son élan sur la fin du premier trimestre", écrivent les analystes de RDQ Economics dans une note, pour qui "l'amélioration des embauches et des salaires devrait continuer de soutenir" la consommation à l'avenir.
David Resler, de Nomura estime que celle-ci devrait "continuer de croître à la vitesse moyenne d'environ 2,5% en rythme annualisé qui a été la sienne au cours des six dernier mois".