Les modalités des investissements promis par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) à la Grèce dépendront du résultat des négociations avec les créanciers et de la politique adoptée par le gouvernement d'Alexis Tsipras, a indiqué vendredi le président de l'institution financière.
"Les besoins sont là et c'est pour cela que la Grèce est devenue cette année un pays d'opération de la Berd", a déclaré son président Suma Chakrabarti lors d'une conférence de presse tenue à Tbilissi à l'issue de l'assemblée générale de la banque, fondée en 1991 pour accompagner la transition de l'ex-bloc communiste vers l'économie de marché.
"L'étendue de ce que nous pouvons faire -combien de projets, quels secteurs- dépend de la politique économique qui sera appliquée à l'avenir", a-t-il poursuivi.
Début mars, la Berd a annoncé le lancement d'un programme d'investissements courant jusqu'en 2020, dont le montant n'avait pas été précisé, à la suite d'une demande d'Athènes, confirmée après l'arrivée au pouvoir de la gauche radicale.
"Nous avons commencé modestement (...) et nous verrons ce que nous pouvons faire de plus en fonction de l'approche de politique économique qui sera décidée entre la Grèce et ses amis étrangers", a expliqué Suma Chakrabarti. "Nous n'allons pas développer de stratégie économique tant que nous ne disposons pas de plus de clarté concernant l'approche de politique économique".
Athènes et ses créanciers, FMI et UE, tentent de faire aboutir depuis plus de deux mois des tractations laborieuses portant sur la mise en œuvre de réformes suffisamment satisfaisantes pour libérer une tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros.
Dans ses prévisions économiques publiées jeudi, la Berd -qui donne la priorité au développement du secteur privé- a mis en garde contre "une récession profonde" en Grèce en cas d'échec des négociations, potentiellement synonyme de défaut d'Athènes sur sa dette voire de sortie du pays de la zone euro.
En cas d'accord (son scénario de base), elle prévoit une croissance nulle cette année pour la Grèce, qui vient de renouer avec la récession après trois trimestre positifs. Le pays a déjà perdu le quart de son produit intérieur brut entre 2008 et 2014.