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Un hôtel de Bamako attaqué par des islamistes, 21 morts

Publié le 21/11/2015 11:22
© Reuters. ATTAQUE PAR DES ISLAMISTES D'UN HÔTEL DE BAMAKO
TFFP
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par Tiemoko Diallo

BAMAKO (Reuters) - Vingt-une personnes, dont deux assaillants, sont mortes vendredi au Mali lors de l'attaque d'un grand hôtel de Bamako revendiquée par le groupe islamiste Al Mourabitoune et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a annoncé le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.

Un responsable des Nations unies avait auparavant avancé sous le sceau de l'anonymat un bilan de 27 morts.

L'attaque contre l'hôtel Radisson Blu a également fait sept blessés, a précisé Ibrahim Boubacar Keïta, qui a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays pour une durée de dix jours à partir de minuit.

"Ce soir, le bilan est lourd", a déploré le président malien pendant une allocution à la télévision d'Etat, avant de déclarer trois jours de deuil national.

L'attaque a débuté dans la matinée, se transformant en une longue prise d'otages, avant l'assaut donné par les forces spéciales maliennes pour libérer les 170 personnes retenues, après plus de sept heures de confrontation. Une source proche des services de sécurité a annoncé la fin de la prise d'otages en début de soirée.

Un témoin direct, Modi Coulibaly, qui a assisté au début de l'attaque, a déclaré que les assaillants avaient tué deux gardes de l'hôtel devant ses yeux et blessé une autre personne d'une balle dans le ventre.

L'établissement visé accueille de nombreux étrangers.

Un ressortissant belge, employé au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, figure parmi les morts, a fait savoir son employeur.

Une ressortissante américaine a également été tuée, selon le département d'Etat, qui précise qu'elle s'appelait Anita Datar, avait 41 ans et travaillait pour une agence humanitaire.

Trois Chinois, cadres supérieurs de l'entreprise nationale China Railway Construction, figurent aussi au nombre des tués, ainsi que des Russes.

Selon Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, plusieurs ressortissants russes ont été tués dans l'attaque de l'hôtel à Bamako. Un peu plus tôt, samedi, le directeur d'un hôpital malien avait déclaré à la chaîne de télévision russe LifeNews qu'au moins deux Russes avaient péri.

La Chine a fait part de son intention de renforcer sa coopération en matière de lutte internationale contre le terrorisme.

Cette attaque "renforce notre détermination à relever le défi (du terrorisme)", a déclaré de son côté le président Barack Obama. "Les Etats-Unis seront impitoyables."

Six autres américains ont été exfiltrés de l'hôtel grâce, notamment, à l'intervention des forces spéciales américaines présentes dans le pays, a-t-il ajouté.

AUCUN FRANÇAIS TUÉ

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré en début de soirée sur TF1 (PA:TFFP) qu'aucun Français ne figurait parmi les victimes.

"Une vingtaine de Français qui étaient dans l'hôtel sont en sécurité à l'ambassade de France", a-t-il encore indiqué.

Jean-Yves Le Drian a précisé que des forces spéciales françaises stationnées dans la région étaient arrivées sur place vers 15h00 (GMT) et qu'elles étaient intervenues "en soutien des forces de sécurité maliennes" lors de l'assaut donné à l'établissement.

Les forces maliennes se sont heurtées aux assaillants au troisième étage de l'établissement et ont donné l'assaut vers 16h30 avec l'appui des militaires français. Elles ont ensuite progressé pièce par pièce et étage par étage pour débusquer les preneurs d'otages, a déclaré le ministère français de la Défense.

"Au cours de la progression, deux terroristes sont tués et les otages libérés", a ajouté le ministère, précisant que deux militaires français avaient été légèrement blessés.

La France a également dépêché sur place des hommes du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) qui sont arrivés en début de soirée au Mali, pays où résident 7.200 ressortissants français selon le Quai d'Orsay, dont 6.200 à Bamako, ceci afin de "parer à toute éventualité", a encore déclaré Jean-Yves Le Drian.

La prise d'otages, une semaine jour pour jour après les attentats de Paris revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI), vise un pays en première ligne dans les violences à caractère islamiste, où la France est intervenue en 2013.

RÉCITER DES VERSETS DU CORAN

Elle a été revendiquée sur Twitter par le groupe djihadiste Al Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, allié à Al Qaïda au Maghreb islamique et notamment connu pour la sanglante prise d'otages d'un complexe gazier dans le Sud algérien en janvier 2013. La revendication a été jugée très plausible par la France et les Etats-Unis.

Le commando islamiste a fait irruption à 07h00 (07h00 GMT) dans l'hôtel en criant "Allahou Akbar" ("Dieu est grand") et a progressé étage après étage dans l'établissement, prenant en otage 170 personnes - 130 clients et 40 employés, selon le groupe hôtelier Rezidor, qui gère l'établissement.

Au sein des services de sécurité, on indique que le commando comprenait au maximum dix hommes, mais, selon le groupe Rezidor, ils n'auraient été que deux.

Certains otages ont réussi à s'échapper dans les premières heures de l'attaque. D'autres, en nombre indéterminé, ont été relâchés après avoir montré aux membres du commando qu'ils étaient capables de réciter des versets du Coran, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.

Douze salariés d'Air France, deux pilotes et dix membres d'équipage, ont été exfiltrés et conduits en lieu sûr, a annoncé la compagnie française, qui a annoncé la suspension sine die de ses vols entre Paris et Bamako.

Cinq des sept employés de la compagnie aérienne turque Turkish Airlines présents dans l'hôtel ont été libérés, ont fait savoir les autorités turques.

© Reuters. ATTAQUE PAR DES ISLAMISTES D'UN HÔTEL DE BAMAKO

Le Pentagone a annoncé que 22 militaires et employés civils travaillant pour le département américain de la Défense avaient été récupérés.

(Avec Adama Diarra, Joe Bavier et Ed Cropley à Bamako, Jason Bush à Moscou, Michael Martina à Pékin, et le bureau de Paris; Jean-Philippe Lefief, Danielle Rouquié, Jean-Stéphane Brosse, Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)

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