Poids divisé par deux, consommation de kérosène réduite de 3 à 5%, dossier pré-incliné pour plus de confort, tissu technique pour absorber les chocs des passagers arrière, le "Titanium seat", siège d'avions pour la classe économique, pourrait bien révolutionner ce marché.
Le "Titanium seat" est une technologie brevetée, a précisé Benjamin Saada, président de Expliseat, start-up créée en mars 2011, lors d'une conférence de presse jeudi.
Chaque siège pèse 4 kg, soit au moins 50% de moins que les modèles de la classe économique existants sur le marché. Ce sont 300.000 à 500.000 dollars de consommation de kérosène économisés par an et par avion, affirme ses concepteurs.
"Notre objectif est de devenir les leaders mondiaux des sièges en classe économique", a déclaré M. Saada. A 25 ans, ce diplômé des Mines Paris Tech se montre confiant dans le potentiel de réussite de ce siège conçu pour équiper la famille moyen-courrier d'Airbus (A320) et de Boeing (737).
Pour développer ce siège qu'il qualifie de "révolutionnaire", il s'est entouré de deux "amis ingénieurs" Jean-Charles Samuelian, 25 ans également et diplômé des Ponts Paris Tech/Collège des ingénieurs et de Vincent Tejedor, 27 ans, docteur en physique diplômé de l'Ecole normale supérieure et Corps des mines.
Le trio a eu l'idée d'associer des matériaux composites au titane tout en simplifiant l'assemblage: 30 pièces contre une moyenne de 500 pour un siège standard.
"Cette simplification fait que la cabine peut être changée en une demi-journée. On peut aussi créer une ambiance pour des événements ou une opération marketing d'un ou deux mois", a expliqué Benjamin Saada.
Interrogés sur les clients potentiels, les inventeurs ont fait état de "négociations avancées avec des compagnies en Europe et en Asie du sud-est".
Ils espèrent obtenir une certification de l'Agence européenne de la sécurité aérienne "dans quelques mois" suivie de celle des autorités américaines mi-2014.
La start-up est détenue par une dizaine d'investisseurs dont Christian Streiff, ancien directeur général d'Airbus et ancien président de PSA Peugeot Citroën. "Ayant passé quelque temps chez Airbus, j'ai trouvé ça suffisamment génial pour investir et les aider", a-t-il déclaré.
Le développement du "Titanium seat" a nécessité "quelques millions d'euros" d'investissements dont des aides d'Oséo et de la région Aquitaine.
Expliseat mise enfin sur un business model sans usine. La production sera ainsi confiée à un partenaire industriel de la région toulousaine dont le nom n'a pas été dévoilé.
Et si la start-up fait son entrée réussie sur ce marché, elle pourrait bien s'attaquer ensuite au segment des sièges long-courriers.