La Bourse de Paris a fini en baisse vendredi (-1,68%), pour sa troisième séance consécutive, déstabilisée par un chiffre décevant sur l'emploi aux Etats-Unis qui a relancé les craintes des investisseurs sur la fragilité de l'économie mondiale.
A la clôture, l'indice CAC 40 a perdu 83,34 points, pour s'inscrire à 3.640,65 points, dans un volume d'échanges de 3,32 milliards d'euros.
Parmi les autres Bourses européennes, le Footsie à Londres a perdu 1,49%, le Dax à Francfort a abandonné 2,03% et l'Eurostoxx 50 a lâché 1,38%.
Après une matinée quasi stable, la cote parisienne a décroché à l'annonce d'un chiffre moins élevé que prévu des créations d'emplois outre-Atlantique en mars.
Cette mauvaise nouvelle survient dans un marché déjà fragilisé par des interrogations sur l'économie en zone euro, après les propos peu encourageants de la Banque centrale européenne (BCE) et l'absence de mesures concrètes pour soutenir l'économie.
Signe de leurs inquiétudes, les investisseurs se sont livrés à des ventes, notamment de valeurs bancaires qui sont passées dans le rouge.
A l'origine de ce mouvement, les statistiques mensuelles sur l'emploi américain, indicateur le plus suivi par les opérateurs.
Si le taux de chômage a reculé en mars par rapport à février, les créations d'emploi ont été particulièrement décevantes, illustrant une reprise économique qui patine.
La Bourse de New York secouée par cette statistique a entamé la séance nettement dans le rouge vendredi.
"Ce chiffre sur les créations d'emplois plus faible que prévu, laisse penser que les Etats-Unis souffrent d'un ralentissement dans leur tentative de reprise économique", indique la maison de courtage Capital Economics.
"C'est une statistique très décevante sur le front de l'emploi américain", a renchéri Natixis.
Seules quelques valeurs ont réussi à terminer dans le vert dont Groupe Steria et Altran qui ont gagné respectivement 1,23% à 10,73 euros et 2,10% à 5,36 euros.
Les banques, en hausse dans la matinée, ont finalement cédé du terrain: BNP Paribas perdait 1,42% à 39,26 euros, Société Générale abandonnait 0,10% à 25,39 euros et Crédit Agricole lâchait 1,56% à 6,26 euros.
Parmi les forts reculs, Air France a chuté de 7,77% à 6,73 euros de même que la plupart des compagnies aériennes en Europe, en raison des craintes suscitées par la grippe aviaire en Chine.
Même des valeurs défensives, peu concernées par la conjoncture, étaient prises dans la tourmente de la baisse, à l'image d'Essilor (-3,74% à 82,64 euros) qui subit également une dégradation de sa recommandation par Natixis, ou encore Sanofi (-1,92% à 77,56 euros).
Les groupes de luxe n'ont pas été épargnés: PPR a lâché 4,17% à 165,35 euros et LVMH a perdu -3,35% à 129,9 euros.
Les valeurs liées au secteur des services aux collectivités ont toujours le vent en poupe, réussissant à limiter leurs pertes. EDF a perdu 0,13% à 15,56 euros, GDF Suez a progressé de 0,46% à 15,42 euros et Suez Environnement a cédé 0,15% à 9,96 euros.
Alstom a perdu 0,21% à 30,52 euros. Le groupe a annoncé jeudi avoir remporté un contrat d'une valeur de 750 millions d'euros en Arabie Saoudite pour fournir l'ensemble des équipements d'une centrale d'électricité et de vapeur fonctionnant au fioul lourd.
SEB a abandonné 2,86% à 52,40 euros, après avoir dit envisager "à terme" de réaliser de 55% à 60% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents.
Séché Environnement, premier actionnaire de la Saur, a gagné 0,47% à 27,80 euros alors que des offres sont en cours pour reprendre ce groupe.