Le président du Medef, Pierre Gattaz a enjoint le gouvernement, mardi, de "passer de l'ordonnance à la thérapie" sur le pacte de responsabilité, espérant maintenant "des informations plus concrètes".
A moins d'une semaine du premier tour des municipales, le patron des patrons s'est agacé du temps pris par le gouvernement pour effectuer ses arbitrages sur la répartition des baisses de cotisations sur les entreprises et les contreparties que celles-ci devront présenter en échange.
"Le malade ne va pas bien du tout, qu'est-ce qu'il faut faire ? Le pacte de responsabilité", a déclaré M. Gattaz lors d'une conférence de presse.
"Ce qui nous gêne aujourd'hui, c'est que nous n'avons toujours aucune confirmation sur la trajectoire de baisse de la fiscaltié qui reste un mystère pour nous", a regretté le président de la principale organisation patronale française.
Il a rappelé que les relevés de conclusions issus de la concertation avec les partenaires sociaux avaient été signés "il y a deux semaines", par le patronat, la CFDT, la CFTC et CFE-CGC. "Nous avons fait notre travail", a-t-il rappelé, évoquant la mise en place d'un "planning d'ici la fin de l'année au moins pour travailler sur la modernisation du dialogue social, sur la simplification".
Or, il a déploré que le gouvernement n'ait toujours pas donné "toutes les informations concernant la baisse du coût du travail au delà du CICE", le crédit d'impôt compétitivité emploi décidé fin 2012 et qui porte sur les salaires compris entre 1 et 2,5 smic.
François Hollande avait annoncé en janvier que 10 milliards supplémentaires seraient affectés à la réduction des cotisations patronales. Reste à savoir si ceux-ci seront ciblés ou non sur les bas salaires - ce que le Medef ne souhaite pas -, et si le CICE sera pérénnisé, amplifié ou supprimé.
"Nous attendons de la part du gouvernement au delà de la trajectoire de baisse du coût du travail et de la fiscalité, des mesures de confiance pour expliquer que le pacte n'est pas qu'un discours", a déclaré M. Gattaz.
Interrogé sur les attentes du Medef en terme de fiscalité des entreprises, le responsable a demandé une baisse de 25 milliards de la fiscalité d'ici 2017. Il s'agit pour lui en priorité d'agir sur la C3S (Contribution sociale de solidarité des sociétés, 5 milliards), un impôt qui pèse sur le chiffre d'affaires, puis de réduire le taux de l'impôt sur les sociétés (5 milliards également) qui est calculé sur le bénéfice de l'entreprise.