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Pacte de responsabilité: Hollande et Valls réunissent préfets et ministres

Publié le 28/04/2014 06:30
Pacte de responsabilité: Hollande et Valls réunissent préfets et ministres

François Hollande et Manuel Valls s'apprêtent à défendre leurs grandes orientations économiques lundi après-midi, tandis qu'en coulisses les tractations se poursuivent pour tenter d'amadouer les députés qui menacent de ne pas voter mardi le programme de stabilité du gouvernement.

Pendant trois heures, à la Maison de la Chimie à Paris, les acteurs territoriaux de l'Etat - préfets, sous-préfets, directeurs d'administrations - écouteront le chef du gouvernement, les ministres de l'Economie, des Finances, du Travail et enfin le chef de l'Etat défendre ce pacte qui ambitionne de redonner du souffle à l'économie française.

Le président devrait "présenter la traduction territoriale du pacte de responsabilité et redonner le sens de l’action du gouvernement au service de l’emploi qui est la priorité", souligne son entourage. Il devrait également souligner que le pays est "à un moment décisif de possible sortie de crise, où la question est de savoir comment la France va saisir la reprise qui se dessine".

Nul doute que l'exécutif trouvera là l'occasion d'envoyer des signes à ceux qui s'agitent au sein de sa majorité, avant le vote organisé mardi à l'Assemblée nationale sur le programme de stabilité du gouvernement, qui résume les grandes orientations économiques de la France jusqu'en 2017.

Car la fronde d'une partie des troupes PS ne faiblit pas contre le plan de 50 milliards d'euros d'économies, qui, à leurs yeux, affecte en priorité les plus fragiles et obère les chances d'un retour de la croissance. Même si le vote est purement consultatif, un rejet du texte ou une très forte abstention des troupes PS auraient des conséquences catastrophiques pour la majorité.

A 9H30, le chef des députés PS Bruno Le Roux sera à Matignon pour faire le point avec Manuel Valls. Ce que les frondeurs réclament : la mise en oeuvre du "plan pauvreté" (que le gouvernement a prévu de reporter), un geste fort envers les petites retraites et une "clause de revoyure" sur le gel du point d'indice des fonctionnaires...

Selon les Echos, Manuel Valls serait prêt à revenir sur le gel des petites retraites "jusqu'à un montant compris entre 1.000 et 1.200 euros par mois". Et il reporterait le plan pauvreté de six mois au lieu d'un an. Mardi, avant le vote, le Premier ministre ira lui-même défendre ses choix devant le groupe PS.

- Valls "confiant" -

Dimanche, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis a mis en garde les récalcitrants: "Il faut savoir terminer une fronde", a-t-il dit, ajoutant qu'il ne "vaudrait mieux pas" que trop de socialistes s'abstiennent mardi.

Rappelant que le PS avait fait plusieurs propositions au gouvernement, le nouveau patron du parti a estimé que dès lors que ces demandes seront "satisfaites" les députés devront "faire bloc".

Signe de l'importance de l'enjeu, un bureau national extraordinaire du PS organisé pour l'occasion lundi après-midi fixera la ligne du parti.

Combien iront jusqu'à ne pas voter le programme de stabilité? Vendredi, trois proches de Martine Aubry - Laurence Dumont, Jean-Marc Germain et Christian Paul - ont dit qu'ils ne le soutiendraient pas. Loin de se limiter à l'aile gauche du PS ou aux aubrystes, la colère a touché le cœur du groupe, des "hollandais" comme Matthias Fekl, Karine Berger, Sandrine Mazetier. Difficile de dire combien iront jusqu'au bout.

A la différence du vote de confiance, Manuel Valls, s'il a le soutien des radicaux de gauche, ne pourra pas s'appuyer sur la majorité des écologistes, ceux-ci oscillant entre l'abstention et un vote contre, qui sera aussi sans surprise celui du Front de Gauche.

A partir de 40 abstentions socialistes, le résultat pourrait dépendre de l'abstention envisagée par quelques députés UMP et UDI (dont le groupe arrêtera sa position mardi matin), ce qui serait aussi une sorte de camouflet pour l'exécutif.

Yves Jégo, président de l'UDI par interim, a fait savoir ce week-end que certains membres de son groupe pourraient voter le texte, à condition que l'exécutif s'engage sur de nouvelles mesures économiques.

Mais depuis Rome, où il assistait à la canonisation des papes Jean XXIII et Jean Paul II, le chef du gouvernement a assuré qu'il ne comptait pas sur l'opposition "pour compenser je ne sais quel vote", ajoutant qu'il était "confiant" sur l'issue de la consultation.

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