Le premier ministre français Édouard Philippe et son homologue marocain, Saadeddine El Othmani, ont appelé jeudi à développer les échanges pour faire du Maroc une "plate-forme" de développement vers l'Afrique, "terre d'opportunité", "continent d'avenir".
"Je crois à la capacité des entreprises françaises à se développer à partir de la plate-forme marocaine", a affirmé le Premier ministre français en ouverture d'un forum économique franco-marocain à Skhirat, ville balnéaire au sud de Rabat. Rappelant la croissance économique et démographique du continent, il a souligné que l'Afrique était "une terre d'opportunité".
Son homologue marocain a pour sa part rappelé que le royaume entendait devenir "le pôle d'excellence du continent africain" en appelant à "davantage de coopération pour investir en Afrique" et développer "ce continent d'avenir", "dans une logique de gagnant-gagnant".
Le roi Mohammed VI a développé ces dernières années une politique africaine très active, marquée en début d'année par le retour du royaume au sein de l'Union africaine (UA) après plus de trente ans d'absence.
Soutenu par la France dans ses ambitions, le royaume se prépare à intégrer la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une adhésion qui doit être actée d'ici la fin de l'année.
Pour les deux pays, il s'agit de joindre leurs efforts face à des concurrents internationaux puissants, et notamment la Chine, qui a fait une spectaculaire percée sur le continent africain en s'appuyant sur sa capacité d'investissement et sur un soutien bancaire colossal, comme l'ont souligné plusieurs participants du forum.
Interrogé par l'AFP, le président du comité Afrique Medef, Gérard Wolf, qui emmenait une délégation d'une quarantaine de chefs d'entreprise français, voit ainsi le Maroc comme un "hub", "une plate-forme dotée d'infrastructures pour conquérir l'Afrique Subsaharienne".
La compagnie nationale aérienne Royal air Maroc s'emploie depuis plusieurs mois à développer son réseau aérien, notamment vers l'Afrique de l'Est, depuis son hub de Casablanca.
La France est le premier partenaire économique du Maroc et fut longtemps son premier partenaire commercial avant d'être supplantée par l'Espagne.
Face à ces "parts de marché qui s'érodent", Edouard Philippe a exhorté à s'ouvrir à "de nouveaux acteurs" et appelé les sous-traitants industriels déjà présents, PME et start-up, "encore très insuffisamment sur le marché marocain", à s'implanter et "essaimer".
Aujourd'hui, 800 filiales d'entreprises françaises, dont 33 du CAC40, sont implantées au Maroc et les investissements étrangers sont pour un tiers hexagonaux.
Édouard Philippe, arrivé mercredi soir au Maroc pour une visite officielle de 24 heures, doit poursuivre ses rencontres, jeudi, notamment autour de la jeunesse et de l'éducation.