Pôle Emploi a détecté 89 millions d'euros de fraude sur les neuf premiers mois de 2014, selon un bilan partiel transmis au Comité central d'entreprise (CCE) de l'opérateur, consulté vendredi par l'AFP.
Sur cette somme, 31 millions d'euros de préjudice ont pu être évités, Pôle emploi ayant repéré la fraude avant versement. Les 58 millions restants ont été versés indûment avant que la fraude ne soit détectée. "Pôle emploi s'emploie à les récupérer", indique l'organisme à l'AFP.
Selon le document, d'abord révélé par Le Monde, ces chiffres sont le résultat de 7.472 "affaires frauduleuses", qui concernent 9.118 demandeurs d'emplois et 259 entreprises. Le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés par Pôle emploi s'élève à 2,7 millions.
En trois trimestres, Pôle emploi a déjà détecté un volume de fraude comparable à celui de l'ensemble de l'année dernière, (100 millions d'euros en 2013).
Depuis 2011, les sommes sont en hausse continue: 76 millions en 2012 et 62 millions en 2011.
Mais à titre de comparaison, ces montants restent très faibles par rapport aux 30 milliards d'euros d'allocations chômage versées en 2013 par exemple.
"On ne parle que d'une part infinitésimale du montant total des allocations-chômage versées par Pôle emploi et qu'environ la moitié est récupérée par la suite", fait remarquer Jean-Charles Steyger, délégué syndical central FSU.
"Malheureusement, l'actualité se focalise plus sur le contrôle des chômeurs, beaucoup moins sur celui des employeurs, c'est un problème", estime pour sa part Pascal Mezan, représentant CFDT au CCE de Pôle emploi.