par Valentina Za et Gianluca Semeraro
MILAN/ROME (Reuters) - Les actionnaires d'Unicredit (MI:CRDI) ont approuvé jeudi une augmentation de capital record de 13 milliards d'euros, nécessaire au renforcement du bilan et à la restructuration de la première banque italienne, sous la direction de son nouvel administrateur délégué Jean-Pierre Mustier.
Pour émerger de la crise prolongée du système bancaire italien, UniCredit a annoncé en décembre un plan de redressement prévoyant la cession de 17,7 milliards d'euros de créances douteuses et la suppression de 14.000 emplois.
Dans un entretien à La Stampa publié jeudi, Jean-Pierre Mustier, qui a été confirmé à son poste par les actionnaires, a promis que l'appel au marché serait bouclé d'ici au 10 mars, à temps pour honorer des coupons de ses obligations à haut risque.
UniCredit a prévenu jeudi qu'il lui serait difficile de payer les coupons à échéance, le 10 mars, sur ses obligations dites Additional Tier 1 (AT1), sans l'augmentation de capital, ce qui a provoqué des dégagements sur ces titres.
Les obligations AT1 sont des obligations hybrides qu'Unicredit peut temporairement déprécier si ses fonds propres "core" passent en dessous d'un certain seuil. L'établissement peut également annuler les paiements de coupons à tout moment.
Jean-Pierre Mustier a néanmoins annoncé, dans son entretien à La Stampa, qu'UniCredit ne serait pas obligée de le faire.
"Elle (l'augmentation de capital) sera bouclée à temps pour permettre à UniCredit d'effectuer le paiement obligataire le 10 mars", a-t-il dit au quotidien, ajoutant avoir présenté l'augmentation de capital à plus de 200 investisseurs et avoir noté de l'intérêt en Europe comme aux Etats-Unis.
La banque avait annoncé en décembre que des dépréciations de créances contribueraient à hauteur des deux tiers aux 12,2 milliards d'euros de provisions pour charges exceptionnelles qui seraient passées dans ses comptes au quatrième trimestre.
Dans une réponse faite à la Consob, le gendarme boursier italien, la banque a précisé que cet appel au marché n'avait pas été exigé par la Banque centrale européenne (BCE).
Mustier a écarté l'hypothèse qu'une banque en profite pour entrer au capital d'UniCredit. "Nous n'aurons que des investisseurs financiers", a-t-il dit à La Stampa. "Notre projet est celui d'une croissance autonome et rien d'autre."
L'action UniCredit a cédé 1,75% à 2,58 euros à Milan.
(Valentina Za, Patrick Vignal et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)