LONDRES (Reuters) - Royal Mail, l'ex-monopole postal au Royaume-Uni, a fait état mardi de résultats semestriels en nette baisse du fait notamment de la concurrence des colis de l'américain Amazon, une annonce qui fait chuter son titre de près de 8% à la Bourse de Londres.
Les livraisons de colis représentent la moitié du chiffre d'affaires de Royal Mail et l'essor du commerce en ligne en fait un axe central de son développement face au déclin du courrier traditionnel.
Amazon, autrefois le principal client du groupe (6% du chiffre d'affaires) a lancé son propre service de livraison et sa concurrence vient s'ajouter à celle de TNT et du livreur britannique indépendant Yodel.
Amazon doit encore étoffer son service et en conséquence Royal Mail s'attend à ce que la croissance de ce segment du marché tombe à 1% ou 2% lors des deux prochaines années, au lieu des hausses de 4 ou 5% enregistrées les années précédentes.
Sur les six mois au 28 septembre, le bénéfice d'exploitation a baissé de 21% à 279 millions de livres (339 millions d'euros), dépassant toutefois le consensus des analystes.
L'action chute de 7,7% à 432,9 pence dans de gros volumes vers 11h35 GMT, la plus forte baisse de l'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres et la deuxième plus mauvaise performance de l'indice paneuropéen Stoxx 600.
A ce niveau, il conserve un gain de 30% par rapport à son prix d'introduction de 330p en octobre 2013.
"Quand un distributeur en ligne de ta taille d'Amazon décide de lancer son propre réseau de livraison, cela change la donne pour tout le monde", a dit la directrice générale Moya Greene à Reuters, tout en réitérant les objectifs du groupe pour l'ensemble de l'exercice à fin mars.
"Les perspectives du marché des colis sont plus mauvaises qu'attendu, ce qui implique que les revenus de ce segment seront au mieux stables", commente David Kerstens, analyste de Jefferies qui est à "sous-performance" sur la valeur.
Royal Mail, qui reste le principal service postal au Royaume-Uni, a augmenté ses livraisons de colis de 2% en volume au premier semestre mais ses revenus dans ce segment se sont tassés de 1% du fait de la concurrence accrue.
Dans le segment des lettres, les volumes ont baissé de 3%, moins que prévu, et le chiffre d'affaires a progressé de 1%.
(Neil Maidment, Véronique Tison pour le service français)