Le plan de sauvegarde du groupe français Technicolor (ex-Thomson) a été approuvé mercredi par le tribunal de commerce de Nanterre, dernière étape qui doit permettre à cet ancien fleuron de l'industrie de se relancer, allégé de près de la moitié de sa dette.
Le groupe, qui a changé de nom début février pour mieux tourner la page, après avoir frôlé à plusieurs reprises la faillite, doit présenter jeudi ses résultats financiers pour l'année 2009.
Le plan de sauvegarde a déjà été approuvé par les créanciers et les actionnaires de la société.
Le groupe, qui fournit des services et technologies pour le cinéma et la télévision et emploie quelque 20.000 salariés dans le monde, croule sous une dette de 2,84 milliards d'euros.
Le jugement met fin à la procédure de sauvegarde engagée en novembre par Technicolor, qui va pouvoir désormais "mettre en oeuvre ce plan et procéder aux opérations de marché prévues", selon un communiqué du groupe.
Après des mois de négociations ardues, Thomson avait joué son va-tout en convoquant fin décembre ses créanciers pour qu'ils se prononcent sur le plan de restructuration de sa dette: soit ils acceptaient ce plan, soit le tribunal leur imposait un échelonnement des créances sur dix ans.
Le plan finalement approuvé vise à transformer une partie de la dette en capital et en obligations, afin de la réduire à 1,55 milliard, soit une baisse de 45%.
En raison de la crise, mais aussi des incertitudes pesant sur son avenir, Thomson avait vu au troisième trimestre le chiffre d'affaires des activités qu'il entend poursuivre chuter de 20,2% à 803 millions d'euros. Au premier semestre, il avait enregistré une perte nette de 325 millions d'euros.
Premier fabricant de téléviseurs dans les années 1990, le groupe a depuis complètement changé de profil, se recentrant sur les services créateurs de contenu, c'est-à-dire les studios de cinéma et télévision, autour de la marque Technicolor rachetée fin 2000.
Conséquence de la sortie de la procédure de sauvegarde, le PDG Frédéric Rose abandonne son poste de président du conseil d'administration, pour ne rester que directeur général.