Le tribunal de grande instance de Nanterre a entamé lundi l'examen de la validité du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Goodyear qui prévoit la fermeture du site d'Amiens-Nord, employant 1.173 salariés.
Le tribunal a refusé une demande de renvoi formulée en début d'audience par l'avocat du CCE Me Fiodor Rilov, qui a invoqué des "éléments nouveaux".
Il a été saisi en référé par le comité central d'entreprise (CCE) de Goodyear et le syndicat CGT, qui souhaitent faire suspendre le plan social.
Entamée vers 10H00, l'audience se poursuivait en présence, dans la salle, d'une cinquantaine de salariés venus en car depuis Amiens-Nord.
A Amiens-Nord, les accès de l'usine ont été bloqués à l'aube par des ouvriers. Certains vêtus d'un tee-shirt rouge siglé CGT proclamant "Goodyear patrons voyous!" ont incendié des pneus et bloqué la circulation.
Lundi matin, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a jugé prudent, "s'il n'y a pas de repreneur", de "se préparer dès maintenant" au reclassement des salariés. "S'il s'en présente un, et nous continuons à nous battre pour qu'il y en ait, eh bien nous ferons le travail", a-t-il ajouté sur BFMTV/RMC.
La direction de Goodyear France avait annoncé le 28 mai ne pas avoir trouvé de repreneur pour le site d'Amiens-Nord dont elle avait annoncé la fermeture le 31 janvier.
Un bras de fer oppose depuis 2007 la direction de Goodyear et les syndicats de l'usine d'Amiens-Nord. La justice a déjà à deux reprises, en 2008 et 2010, empêché la mise en oeuvre de plans sociaux, prévoyant respectivement 402 et 817 suppressions d'emploi sur le site d'Amiens-Nord.