Le site internet Facebook a demandé à la justice américaine de centraliser à New York toutes les plaintes le visant depuis son entrée en Bourse ratée du 18 mai, tout en commençant à réfuter les accusations le visant.
La demande, obtenue vendredi de source judiciaire mais datée de jeudi, a été formulée au nom des deux principaux dirigeants de Facebook, Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg, des membres du conseil d'administration et des trois principales banques ayant piloté l'opération, Morgan Stanley, JPMorgan et Goldman Sachs.
Dans ce document d'une vingtaine de pages, il est expliqué que plus de 40 plaintes ont été déposées dans divers tribunaux d'Etats et fédéraux du pays depuis trois semaines "concernant l'entrée en Bourse du 18 mai", mais que le tribunal fédéral du sud de New York, celui situé à Manhattan, est "celui qui convient le mieux, et le plus pratique pour centraliser les développements de la procédure civile avant procès".
A l'occasion, les défendeurs commencent à préparer leur défense, en faisant remarquer que "les plaignants se fondent largement sur des articles parus après l'entrée en Bourse, utilisés comme sources de leurs allégations, mais ils ignorent que ce que Facebook et les banques ont fait selon eux respecte les pratiques habituelles et ne viole aucun règlement".
L'action Facebook s'était maintenue de justesse au-dessous de son cours d'introduction de 38 dollars le 1er jour de ses premières cotations le 18 mai, marquées par des dysfonctionnements techniques de la plateforme boursière Nasdaq, et avait lourdement chuté les jours suivants.
Des investisseurs ont reproché à Facebook et aux banques d'avoir communiqué plus d'informations à certains de leurs clients qu'au public, permettant à certains investisseurs de renoncer à acheter le titre ou de le céder au plus vite.
Vendredi l'action Facebook a clôturé en hausse de 6,09% à 30,01 dollars.
Par ailleurs, le gendarme boursier américain (SEC) a publié vendredi sa correspondance avec les dirigeants de Facebook avant l'entrée en Bourse, où il apparaît qu'il les a poussés à donner plus d'indications sur les tendances de ses affaires ou ses incertitudes, notamment sur sa capacité à gagner de l'argent avec ses applications pour appareils portables.
Alors que Facebook s'était longtemps contenté d'indiquer que sa capacité à générer des recettes dans le mobile n'était "pas prouvée", sous la pression de la SEC le site avait dû être un peu plus précis dans ses documents boursiers publiés une dizaine de jours avant l'entrée en Bourse.
"Historiquement nous n'avons pas présenté de publicités aux utilisateurs qui accèdent à Facebook via des applications mobiles ou notre site mobile", avait indiqué la société, mais "en mars 2012, nous avons commencé à introduire des histoires sponsorisées sur les fils d'actualité". Les recettes ne sont pas encore "significatives", avait convenu le groupe, qui devrait publier ses prochains résultats financiers le mois prochain.
Vendredi, le directeur technique de Facebook Bret Taylor, considéré comme un de ses piliers, a annoncé son prochain départ de la société, sur sa page publique sur le site.
"Je suis triste de partir, mais je suis heureux de commencer une nouvelle entreprise", a-t-il indiqué, sans donner de détails sur ses projets.
"Je veux adresser des remerciements particuliers à Mark Zuckerberg: tu as non seulement été mon patron ces trois dernières années, mais mon mentor et un de mes plus proches amis", écrit-il aussi.
"J'ai toujours été franc avec Mark et (je lui avais dit) qu'un jour je voudrais faire une autre start-up", a-t-il précisé dans un entretien au site d'informations All Things Digital.