BERLIN/FRANCFORT (Reuters) - Les scientifiques de l'Agence spatiale européenne (ESA) décideront mardi soir s'ils procèdent à la première tentative d'atterrissage d'une sonde sur la surface d'une comète.
Après avoir parcouru 6,5 milliards de km depuis son départ de la Terre, en 2004, la sonde européenne Rosetta a rejoint la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko début août.
L'ESA va tenter à présent de poser l'atterrisseur Philae sur la surface de ce corps céleste d'une dimension maximale de 5,4 km sur 4,1 km.
La mission doit permettre de révéler quelques secrets sur la formation du système solaire.
Si le programme est validé, le module Philae se détachera de Rosetta mercredi à 08h35 GMT et entamera sa descente vers la comète, un dernier voyage prévu pour durer sept heures. Lors de sa descente, l'atterrisseur, équipé de capteurs, enverra des informations sur les poussières et les gaz qu'il traversera à mesure qu'il se rapprochera de la surface.
Le minutage de l'opération de même que l'angle et la vitesse de séparation de Philae seront déterminants: une fois le module séparé de Rosetta, les scientifiques de l'ESA n'auront en effet plus aucun moyen d'intervenir sur sa trajectoire le menant vers le site d'atterrissage baptisé Agilkia.
L'atterrissage sur la comète, qui se trouvera alors à quelque 510 millions de km de la Terre, est prévu pour 15h34 GMT. Suivra une attente d'une demi-heure environ avant que le centre de contrôle de la mission Rosetta ait confirmation de l'arrivée de Philae.
Les scientifiques espèrent que les données recueillies à la surface de la comète leur permettront d'avoir un aperçu de ce à quoi ressemblait le monde à la naissance du système solaire, il y a 4,6 milliards d'années.
Mais il faudra une part de chance pour que la mission, d'un budget de 1,3 milliard d'euros, réussisse: la surface de la comète n'est pas aussi lisse que ne le pensaient les chercheurs.
"Il nous faudra avoir un peu de chance: si le module atterrit à proximité d'un rocher, nous ne pourrons rien faire. C'est la partie qui me préoccupe le plus parce que nous n'avons aucun moyen de contrôle", a dit Andrea Accomazzo, le directeur de vol de la mission.
(Victoria Bryan et Maria Sheahan; Henri-Pierre André pour le service français)