par Brian Homewood
ZURICH (Reuters) - La FIFA a démenti mardi l'implication de son secrétaire général Jérôme Valcke ou de tout autre membre de son actuelle direction dans un transfert de 10 millions de dollars au coeur d'un scandale de corruption sur lequel enquête la justice américaine.
Selon une source proche du dossier, Jérôme Valcke, bras droit du président Sepp Blatter, aurait supervisé le versement de cette somme en 2008 à Jack Warner, vice-président de la FIFA à l'époque.
Le nom de Jérôme Valcke n'apparaît pas dans l'acte d'accusation déposé auprès d'un tribunal fédéral de Brooklyn, à New York, mais le Français serait le "responsable de haut rang de la FIFA" qui a organisé le transfert de cette somme vers Jack Warner, soupçonné d'avoir encaissé des pots-de-vin pour aider l'Afrique du Sud à obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2010.
"Le versement d'une somme totale de 10 millions de dollars a été autorisé par le président de la Commission des finances de l'époque et a été mis en place en accord avec l'organisation de régulation de la FIFA", indique un communiqué de la FIFA à Zurich.
"Ni le secrétaire Jérôme Valcke, ni aucun autre membre dirigeant de la FIFA n'est impliqué dans l'initiative, l'approbation et la mise en oeuvre du projet cité", ajoute le texte. Le président de la Commission des Finances de l'époque était l'Argentin Julio Grondona qui est décédé l'an passé.
PROGRAMME DANS LES CARAÏBES
Jérôme Valcke, qui n'est officiellement accusé d'aucune malversation, a adressé un courriel au New York Times qui a le premier évoqué son implication. Il affirme ne pas avoir autorisé ce transfert et rappelle qu'il n'en avait pas le pouvoir.
La FIFA a aussi annoncé que Jérôme Valcke n'assisterait pas à l'ouverture de la Coupe du monde féminine de football censée débuter samedi au Canada, contrairement à ce qui était initialement prévu, afin de se consacrer aux dossiers en cours au siège de l'organisation à Zurich.
D'après l'acte d'accusation, un arrangement a été conclu à l'époque avec des responsables de la FIFA pour qu'une somme de 10 millions de dollars qui aurait dû aller à l'Afrique du Sud en vue de la Coupe du monde soit finalement versée à l'Union du football caribéen, dont Jack Warner était le président.
Dans son communiqué publié mardi, la FIFA explique qu'en 2007 le gouvernement sud-africain a approuvé un programme de 10 millions de dollars au profit de la diaspora africaine dans les Caraïbes.
Cette somme a été prise sur le budget opérationnel du comité sud-africain d'organisation du Mondial 2010 et utilisée pour financer le programme dans les Caraïbes dont la gestion avait été confiée à Jack Warner.
La FIFA précise que le comité d'organisation de la Coupe du monde et la Fédération sud-africaine de football (Safa) ont approuvé les "formalités nécessaires à cet amendement budgétaire".
Un haut responsable de la FIFA, identifié lundi par une source comme étant Jérôme Valcke, a ensuite organisé le transfert de la somme vers des comptes contrôlés par Jack Warner. Puis ce dernier a détourné une partie de l'argent à son usage personnel ou vers des comptes lui appartenant.
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CONCACAF SUSPENDU
Jack Warner fait partie des neuf responsables de la FIFA et cinq dirigeants d'entreprises accusés mercredi dernier par la justice américaine de faits de corruption ayant donné lieu, depuis le début des années 1990, au versement de pots-de-vin estimés à plus de 150 millions de dollars (138 millions d'euros).
Ni Jérôme Valcke ni Sepp Blatter, réélu vendredi président de la FIFA malgré ce scandale, ne figurent parmi ces 14 personnes mises en cause.
Un responsable de l'administration fiscale aux Etats-Unis a néanmoins déclaré vendredi s'attendre à "une nouvelle vague d'inculpations" dans cette vaste enquête pour corruption secouant la FIFA.
Selon des documents judiciaires rendus publics lundi, le propre fils de Jack Warner, Daryan Warner, a conclu en 2013 un accord confidentiel avec les autorités américaines pour coopérer à leur enquête dans le cadre d'une procédure de plaider coupable concernant son implication dans un programme de revente de billets de matches de la Coupe du monde.
Son frère Daryll a conclu séparément un accord du même type.
De son côté, le comité d'éthique de la FIFA a annoncé lundi la suspension d'Enrique Sanz, secrétaire général de la Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), et de Jean-Guy Blaise Mayolas et Badji Mombo Wantete,
par Brian Homewood
ZURICH (Reuters) - La FIFA a démenti mardi l'implication de son secrétaire général Jérôme Valcke ou de tout autre membre de son actuelle direction dans un transfert de 10 millions de dollars au coeur d'un scandale de corruption sur lequel enquête la justice américaine.
Selon une source proche du dossier, Jérôme Valcke, bras droit du président Sepp Blatter, aurait supervisé le versement de cette somme en 2008 à Jack Warner, vice-président de la FIFA à l'époque.
Le nom de Jérôme Valcke n'apparaît pas dans l'acte d'accusation déposé auprès d'un tribunal fédéral de Brooklyn, à New York, mais le Français serait le "responsable de haut rang de la FIFA" qui a organisé le transfert de cette somme vers Jack Warner, soupçonné d'avoir encaissé des pots-de-vin pour aider l'Afrique du Sud à obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2010.
"Le versement d'une somme totale de 10 millions de dollars a été autorisé par le président de la Commission des finances de l'époque et a été mis en place en accord avec l'organisation de régulation de la FIFA", indique un communiqué de la FIFA à Zurich.
"Ni le secrétaire Jérôme Valcke, ni aucun autre membre dirigeant de la FIFA n'est impliqué dans l'initiative, l'approbation et la mise en oeuvre du projet cité", ajoute le texte. Le président de la Commission des Finances de l'époque était l'Argentin Julio Grondona qui est décédé l'an passé.
PROGRAMME DANS LES CARAÏBES
Jérôme Valcke, qui n'est officiellement accusé d'aucune malversation, a adressé un courriel au New York Times qui a le premier évoqué son implication. Il affirme ne pas avoir autorisé ce transfert et rappelle qu'il n'en avait pas le pouvoir.
La FIFA a aussi annoncé que Jérôme Valcke n'assisterait pas à l'ouverture de la Coupe du monde féminine de football censée débuter samedi au Canada, contrairement à ce qui était initialement prévu, afin de se consacrer aux dossiers en cours au siège de l'organisation à Zurich.
D'après l'acte d'accusation, un arrangement a été conclu à l'époque avec des responsables de la FIFA pour qu'une somme de 10 millions de dollars qui aurait dû aller à l'Afrique du Sud en vue de la Coupe du monde soit finalement versée à l'Union du football caribéen, dont Jack Warner était le président.
Dans son communiqué publié mardi, la FIFA explique qu'en 2007 le gouvernement sud-africain a approuvé un programme de 10 millions de dollars au profit de la diaspora africaine dans les Caraïbes.
Cette somme a été prise sur le budget opérationnel du comité sud-africain d'organisation du Mondial 2010 et utilisée pour financer le programme dans les Caraïbes dont la gestion avait été confiée à Jack Warner.
La FIFA précise que le comité d'organisation de la Coupe du monde et la Fédération sud-africaine de football (Safa) ont approuvé les "formalités nécessaires à cet amendement budgétaire".
Un haut responsable de la FIFA, identifié lundi par une source comme étant Jérôme Valcke, a ensuite organisé le transfert de la somme vers des comptes contrôlés par Jack Warner. Puis ce dernier a détourné une partie de l'argent à son usage personnel ou vers des comptes lui appartenant.
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CONCACAF SUSPENDU
Jack Warner fait partie des neuf responsables de la FIFA et cinq dirigeants d'entreprises accusés mercredi dernier par la justice américaine de faits de corruption ayant donné lieu, depuis le début des années 1990, au versement de pots-de-vin estimés à plus de 150 millions de dollars (138 millions d'euros).
Ni Jérôme Valcke ni Sepp Blatter, réélu vendredi président de la FIFA malgré ce scandale, ne figurent parmi ces 14 personnes mises en cause.
Un responsable de l'administration fiscale aux Etats-Unis a néanmoins déclaré vendredi s'attendre à "une nouvelle vague d'inculpations" dans cette vaste enquête pour corruption secouant la FIFA.
Selon des documents judiciaires rendus publics lundi, le propre fils de Jack Warner, Daryan Warner, a conclu en 2013 un accord confidentiel avec les autorités américaines pour coopérer à leur enquête dans le cadre d'une procédure de plaider coupable concernant son implication dans un programme de revente de billets de matches de la Coupe du monde.
Son frère Daryll a conclu séparément un accord du même type.
De son côté, le comité d'éthique de la FIFA a annoncé lundi la suspension d'Enrique Sanz, secrétaire général de la Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), et de Jean-Guy Blaise Mayolas et Badji Mombo Wantete, respectivement vice-président et secrétaire général de la Fédération congolaise de Football (Fecofoot).
Au Paraguay, un juge a ordonné lundi l'assignation à résidence de Nicolas Leoz, ancien président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol).
(Nate Raymond; Bertrand Boucey et Pierre Sérisier pour le service français)