L'Espagne devrait connaître au premier trimestre une contraction de son économie "pire" que celle du dernier trimestre 2011, où le PIB avait reculé de 0,3%, a estimé jeudi le ministre de l'Economie Luis de Guindos, ce qui marquera le retour du pays à la récession.
"Le premier trimestre va être très dur, très dur", a-t-il affirmé à la radio Onda Cero.
"Certainement ce premier trimestre peut être le pire, pire que ce qui s'est passé au dernier trimestre de 2011, mais j'espère que le deuxième sera un peu moins mauvais et que dans la deuxième partie de l'année nous aurons déjà une stabilisation", a-t-il dit.
Globalement, "la croissance va être négative en Espagne" en 2012, a-t-il reconnu.
Le chef du nouveau gouvernement conservateur Mariano Rajoy s'était lui aussi montré pessimiste mercredi, estimant que le niveau "critique" du taux de chômage du pays, à 22,85%, allait encore empirer en 2012,
L'institut d'études BBVA Research a quant à lui estimé mercredi que le PIB espagnol devrait reculer de 0,2% au premier trimestre, et de 1,3% sur l'ensemble de l'année.
Le pays, qui peine à renouer avec la croissance depuis l'éclatement de sa bulle immobilière en 2008, n'a vu son PIB augmenter que de 0,7% en 2011 et devrait renouer avec la récession (deux trimestres négatifs consécutifs) dès ce trimestre.
Mais "l'avenir n'est pas écrit dans le marbre, il dépend de nous", a assuré M. De Guindos.
"C'est ici que jouent la politique économique, l'analyse, les mesures que nous prenons, la réforme bancaire, la réforme du marché du travail, l'ajustement qui est en train de se produire dans le déficit public des régions", a-t-il dit.
"C'est ce qui, d'une certaine manière, doit reconduire l'Espagne vers le chemin de la croissance et de la création d'emplois".
Le gouvernement a lancé un vaste plan de rigueur fin décembre, comportant des coupes budgétaires de 8,9 milliards d'euros, des hausses d'impôts pour 6,3 milliards et un plan antifraude fiscale dont il espère récupérer près de 8,2 milliards.
Il a aussi adopté une réforme budgétaire pour contrôler les déficits des régions et parvenir au déficit zéro en 2020, ainsi qu'une réforme du secteur bancaire, pour le nettoyer de ses mauvais actifs immobiliers.
Troisième grand chantier: il doit approuver vendredi une réforme visant à assouplir le marché du travail, pour favoriser la création d'emplois.