Les TGV directs qui reliaient, depuis juillet 2009, Cherbourg à Dijon et Le Havre à Strasbourg en passant par l'aéroport de Roissy vont être supprimés au prochain service le 11 décembre, faute de passagers, a indiqué la SNCF mardi.
"La décision a été prise de façon collégiale d'arrêter l'expérience", car le taux de remplissage était beaucoup trop faible et le déficit devenait trop important, a expliqué une porte-parole à l'AFP.
"On s'était fixé un seuil d'environ 100 personnes par train, soit un taux de remplissage déjà faible d'environ 30%. Et on a actuellement 55 personnes sur Cherbourg-Dijon et 70 personnes sur Le Havre-Strasbourg", a-t-elle ajouté.
Ces TGV, lancés le 5 juillet 2009, avaient été mis à l'essai pendant trois ans.
Ils ont été essentiellement mis en place pour permettre un accès direct à l'aéroport Charles-de-Gaulle (Roissy) et à sa gare TGV depuis Cherbourg, Caen, Evreux, Le Havre, Mantes-la-Jolie, Montbard, Rouen, Dijon ou Reims. Les TGV contournaient Paris par le nord. Ils y perdaient beaucoup de temps, la structure des voies n'étant pas adaptée à de telles relations.
A ce titre, ils ont été fortement subventionnés par les deux régions normandes, la Bourgogne et les agglomérations de Caen, Cherbourg, Dijon, Evreux, Le Havre et Rouen.
"Dans la convention, il était stipulé dès le départ que, selon les niveaux de fréquentation, on se réservait le droit de se réunir au bout d'un an pour faire un premier bilan", a précisé la porte-parole.
"Mieux vaut arrêter cette expérience non concluante avant que les coûts (...) ne dérapent totalement", a notamment déclaré à la presse régionale Laurent Beauvais, le président socialiste de la Basse-Normandie, ajoutant que "ce faux TGV renforce (sa) volonté d'un vrai TGV normand, et de concentrer tous nos efforts sur ce sujet".
Entre la Normandie et Roissy, les TGV ne peuvent emprunter que des lignes classiques. Une ligne à grande vitesse est à l'étude.