La compagnie Corsairfly va abandonner le modèle charter pour devenir une "compagnie régulière long courrier" mettant l'accent sur la qualité et les vols directs grâce à des "investissements massifs", a annoncé vendredi à Saint-Denis son nouveau directeur général Pascal de Izaguirre.
"On va faire feu de tout bois" a dit M. de Izaguirre, ex-dirigeant d'Air France passé à Corsairfly début juin, en déclinant les améliorations que compte apporter la compagnie sur son réseau principalement tourné vers l'outre-mer, pour faire face à ses difficultés économiques.
La compagnie a dévoilé fin mars un plan de restructuration portant sur 380 départs volontaires sur deux ans sur un effectif de 1.500 salariés. Sur la ligne de la Réunion, Corsairfly a perdu 8% de sa clientèle en 2009 avec 27% de part de marché (272 209 passagers), se classant en troisième position derrière la compagnie réunionnaise Air Austral (39%) et Air France (35%).
Pour relancer la compagnie française, ex-Corsair, son directeur général a annoncé, lors d'un point-presse, que la flotte sera "entièrement renouvellée" en 2012 avec moins de gros porteurs Boeing 747 qui ne sont "pas adaptés à la saisonnalité" et l'acquisition de deux Airbus A330. "On a la chance d'avoir un actionnaire puissant, le groupe anglo-allemand TUI, n°1 mondial du tourisme, qui croit à l'avenir de la compagnie et a décidé d'y investir massivement" a dit M. de Izaguirre.
Corsairfly va ainsi devenir une "compagnie régulière long courrier tournée vers le loisir en sortant complètement du modèle charter afin d'élargir sa clientèle" a-t-il ajouté. Outre la multiplication de vols directs, l'augmentation des fréquences, l'amélioration des services (accueil, repas à bord...) et la diversification des destinations à terme, le nouveau programme d'exploitation prévoit de développer les ventes directes, notamment sur le web, en complément de la commercialisation des billets par les tours opérators. Dix millions d'euros seront investis "dans les systèmes d'information les plus performants pour plus d'efficacité" a dit M. de Izaguirre. "La philosophie générale c'est de tirer la compagnie vers le haut", a-t-il ajouté, observant le déficit d'image de Corsaifly sur ce point. "On restera toutefois très compétitif, très agressif sur les tarifs", a-t-il souligné rappelant que "l'élément prix est primordial sur le marché des loisirs".
"Il ne peut pas y avoir de survie sans un retour à la rentabilité" a dit M. Izaguirre a par ailleurs démenti "les rumeurs de quasi-faillite" du transporteur ou de sa "cession à Air France", annonçant qu'il ne vient "pas pour fermer la compagnie ou pour la faire vivoter mais pour la développer", a-t-il dit. Après la Réunion, première étape de sa tournée outre-mer, le directeur général se rendra la semaine prochaine aux Antilles.