STOCKHOLM (Reuters) - Le constructeur de poids lourds Volvo a dit que ses efforts de réduction des coûts étaient contrecarrés par la faiblesse de la couronne suédoise et qu'il n'anticipait qu'une faible croissance du marché nord-américain dans les prochaines années.
Ces commentaires ont éclipsé des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu de la plus grosse entreprise suédoise par le chiffre d'affaires et premier employeur privé du pays, et provoqué une chute de plus de 5% du cours de son action à la Bourse de Stockholm.
Confronté à la concurrence féroce des allemands Daimler (XETRA:DAIGn) et Volkswagen (XETRA:VOWG), Volvo est engagé dans un programme de réduction des coûts de 10 milliards de couronnes par an.
Ce plan a tardé à produire des effets, ce qui a coûté sa place au directeur général Olof Persson, limogé en avril. Il pourrait être remplacé par Martin Lundstedt en provenance de Scania, filiale de Volkswagen.
Un tiers seulement des économies prévues ayant été réalisées à la fin du premier trimestre, certains investisseurs tels que le fonds activiste Cevian, deuxième actionnaire par le nombre de droits de vote, accroissent leurs pressions sur la direction du groupe pour que le programme soit achevé dans les temps, c'est-à-dire avant la fin de l'année.
HAUSSE DES PROFITS
Le directeur général par intérim, Jan Gurander, a dit que les réductions de coûts déjà réalisées pour 3,8 milliards de couronnes auraient été supérieures d'environ deux milliards à taux de change constants.
"Nous sommes déterminés à atteindre les 10 milliards et nous nous efforçons de compenser cela autant que possible", a-t-il dit lors d'une téléconférence.
Volvo a aussi dit que le marché nord-américain des camions, qui représente un cinquième de ses ventes, avait probablement atteint le point culminant de son cycle, dont la durée est habituellement d'une dizaine d'années.
Le titre Volvo a abandonné ses gains de début de séance en réaction aux bons résultats, et perd 5,41% vers 12h20 GMT.
"Le marché est désormais focalisé sur le rythme des réductions de coûts qui est jugé assez lent", explique Hampus Engellau, analyste chez Handeslbanken Capital Markets.
Volvo a annoncé un bénéfice d'exploitation de 6,0 milliards de couronnes suédoises au deuxième trimestre, contre 3,3 milliards un an plus tôt. Ce résultat est supérieur à la prévision moyenne des analystes, qui était à 5,3 milliards.
Le groupe a relevé ses prévisions de ventes de poids lourds en Europe, mais a revu en baisse ses prévisions de ventes d'équipements de construction en Chine, marché stratégique.
Volvo, qui fabrique aussi des moteurs d'autocars et de bateaux, a relevé de 10.000 unités, à 250.000, sa prévision pour le marché européen des poids lourds. Il s'attend désormais à une contraction de 45%, contre 40% précédemment, de la demande chinoise pour les équipements de construction.
Le groupe, qui vend des camions sous les marques Volvo, Mack, Renault (PARIS:RENA) et UD, a déclaré que les prises de commandes pour ses poids lourds avaient chuté de 6% pour le trimestre à venir alors que les analystes s'attendaient en moyenne à ce qu'elles soient stables.
(Niklas Pollard et Johannes Hellstrom; Bertrand Boucey et Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)