L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu jeudi à la baisse sa prévision de demande mondiale de brut en 2012 en raison des difficultés économiques persistantes dans la zone euro et aux Etats-Unis, ainsi que de la hausse des prix du pétrole.
Dans son rapport mensuel, l'Opep évalue à 88,76 millions de barils par jour (mbj) la demande de brut pour 2012, contre 88,90 mbj il y a un mois.
Cela représente encore une hausse de 0,94 mbj par rapport à 2011, où la demande a atteint 87,82 mbj, selon un chiffre légèrement revu à la baisse.
"Les économies en déclin de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) affectent de manière négative le marché du pétrole et imposent beaucoup d'incertitudes à court terme", a relevé le cartel dans son rapport, pointant du doigt "les inquiétudes au sujet de l'économie américaine ainsi que le problème de la dette dans l'Union européenne".
Le cartel a noté que les Etats-Unis se rétablissent mais que leur situation reste fragile, tandis que dans la zone euro, "la situation n'est plus aussi grave, mais beaucoup de défis subsistent", prévient l'Opep, qui a abaissé sa prévision de croissance pour cette région de +0,2% à -0,2% en 2012.
Les douze pays de l'organisation, qui pompent environ 30% du pétrole mondial, attendent une progression de la demande d'or noir essentiellement dans les pays hors-OCDE, notamment la Chine, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Amérique latine.
L'Opep a également souligné que les prix du pétrole, tirés à la hausse début 2012 par de bons indicateurs économiques aux Etats-Unis et un regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, jouait aussi en défaveur: "Les prix à la vente soutenus devraient avoir un impact négatif sur la demande de pétrole à travers le monde".
"Les secteurs des transports et de l'industrie sont les plus touchés. Le recours au pétrole dans les deux secteurs ralentit de manière significative dans le monde entier", a noté l'organisation, dont le siège est à Vienne.
Le prix du panier de référence de l'Opep a atteint 111,76 dollars le baril (84 euros) pour le mois de janvier, la moyenne mensuelle la plus élevée depuis avril 2011.