La Bourse de Paris a terminé en légère baisse mercredi (-0,40%), dans un marché affaibli par le fort repli des valeurs bancaires et télécoms et prudent avant les résultats du géant américain Apple.
L'indice CAC 40 a perdu 14,84 points à 3.726,14 points, dans un volume d'échanges faible de 2,254 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 0,59%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 0,15% et Londres 0,30%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a lâché 0,28%.
"Le marché fait preuve d'attentisme avant Apple", résume Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Les résultats pour le premier trimestre du géant américain sont prévus après la clôture du marché américain. Ils seront scrutés par les investisseurs, qui regarderont de prêt tout élément sur l'iPhone 5.
"Les marchés font preuve de retenue alors que Wall Street a clôturé mardi à son plus haut niveau en cinq ans", renchérit Alexandre Hezez, responsable de la gestion chez Convictions AM.
Faute de statistique américaine à l'agenda, les investisseurs restent concentrés sur les entreprises. Le marché parisien dans son ensemble ne profitait pas pour autant des résultats favorables de Google et IBM.
"Les publications des sociétés américaines sont plutôt bonnes. On va bientôt enchaîner avec les entreprises européennes et regarder leurs perspectives", rappelle M. Marçais.
Le vendeur d'actions observe en outre que le marché a pu être affecté par plusieurs chiffres macroéconomiques.
L'économie espagnole a connu au quatrième trimestre son recul le plus marqué depuis plus de trois ans (-0,6%), plombée par la contraction de la demande intérieure.
Le Fonds monétaire international (FMI) a pour sa part estimé que la croissance mondiale devrait être moins forte que prévu en 2013, freinée par les nouvelles "faiblesses" d'une zone euro qui se dirige vers une deuxième année consécutive de récession.
Le marché n'a en revanche pas tenu compte du lancement par le Portugal de son premier emprunt à moyen terme depuis sa demande d'aide internationale.
Parmi les valeurs, "les différences sectorielles sont assez fortes. Le secteur technologique profite des résultats d'IBM et de Google qui ont dépassé les attentes, mais les valeurs +télécoms+ continuent à souffrir" sur fond de guerre des prix acharnée entre les opérateurs, selon M. Hezez.
Capgemini (+0,71% à 35,38 euros) et Gemalto (+1,22% à 66,24 euros) ont bénéficié des bons résultats des entreprises technologiques américaines.
Les télécoms ont souffert. France Télécom a perdu 2,73% à 8,47 euros, Bouygues 0,43% à 21,86 euros, Vivendi 1,55% à 15,83 euros et Iliad 0,36% à 136,50 euros.
Le secteur bancaire a également pesé sur la tendance. BNP Paribas a lâché 2,55% à 45,12 euros alors que Deutsche Bank est passé de "achat" à "conserver" sur le titre. Crédit Agricole a perdu 2,49% à 7,32 euros et Société Générale 3,46% à 32,24 euros.
Renault a perdu 1,73% à 42,50 euros. Le constructeur automobile est engagé dans de houleuses négociations avec les syndicats sur un accord de compétitivité dans ses usines françaises.
Soitec a chuté (-11,29% à 2,75 euros), après avoir revu en nette baisse ses prévisions de chiffres d'affaires pour 2012-2013 par rapport à l'exercice précédent.
Seb a perdu 1,42% à 59,78 euros. Le groupe a annoncé une timide hausse de ses ventes en 2012 mais souligné que "la conjoncture était dégradée". Par ailleurs, Société Générale a revu à la baisse son avis sur le titre.
Alcatel-Lucent a grimpé (+4,68% à 1,32 euro) après l'annonce par Bloomberg d'une augmentation de la taille de ses emprunts bancaires et d'une recommandation positive de Citigroup.
Groupe Eurotunnel a gagné 3,02% à 6,44 euros, porté par la hausse de son chiffre d'affaires en 2012 (+14%), grâce à son activité navette et au trafic Eurostar.
BioMérieux a pris 2,37% à 76,78 euros. Le groupe a dégagé des ventes en hausse de 10% l'année dernière et confirmé ses objectifs de résultat opérationnel courant.
Enfin, Spir Communication a dégringolé (-5,76% à 14,89 euros), le marché accueillant défavorablement ses résultats d'activité pour 2012.