PARIS (Reuters) - La future réforme des retraites ne pourra faire l'économie d'un relèvement de l'âge de départ à la retraite, a déclaré mercredi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux à la suite de la prise de position d'Emmanuel Macron en faveur d'une évolution de la durée de cotisation.
Le président de la République a surpris en marquant lundi soir sa préférence pour un accord sur la durée de cotisation avec les partenaires sociaux plutôt que sur l'âge alors que le Haut commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, préconise l'instauration d'un âge pivot à 64 ans sous peine de décote.
Mais le chef de l'Etat n'a nullement enterré l'idée d'un "âge pivot", a assuré mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye en précisant que "ces deux options (étaient) sur la table".
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, "il est indispensable de bouger le paramètre de l'âge".
"C'est seulement à ces conditions que le Medef soutiendra cette réforme ambitieuse et nécessaire", a-t-il déclaré dans son discours d'ouverture de LaREF ("La Rencontre des entrepreneurs de France", ex-université d'été du Medef), à l'hippodrome de Longchamp, à Paris.
Selon lui, le fait qu'Emmanuel Macron fasse part de "sa préférence pour augmenter la durée de cotisation plutôt que de repousser l'âge de la retraite à travers un âge pivot" tout en réaffirmant "l'objectif d'équilibrer les régimes en 2025" revient à avancer "deux injonctions totalement contradictoires".
Tout en reconnaissant la nécessité de prendre en compte les carrières longues, le président du Medef estime que "la seule solution c'est de trouver le bon compromis entre l'âge et la durée de cotisation car sinon nous serons dans une impasse financière".
Il a également prévenu que le Medef resterait "attentif à l'équité de la réforme en particulier dans l'utilisation des réserves" afin d'éviter que "les réserves des salariés du privé financent les retraites des fonctionnaires".
(Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)