BAGDAD (Reuters) - Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, ministres français des Affaires étrangères et des Armées, ont rappelé samedi à Bagdad le souhait de la France de soutenir l'Irak dans la "phase de paix" qui s'annonce après les combats contre l'Etat islamique.
Partis à la demande du président Emmanuel Macron, les deux ministres sont arrivés en début de matinée à Bagdad, où ils ont rencontré l'ensemble des autorités, dont le président Fouad Maasoum et le Premier ministre, Haïder al Abadi.
"Ce pays est dans une situation de bascule entre la guerre et la paix grâce à la détermination, le courage de vos forces", a dit Jean-Yves Le Drian devant la presse aux côtés du ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim al Jaafari.
"On sort de la guerre, même si le combat contre Daech, notre combat commun, n'est pas encore achevé. Mais (l'Irak) rentre aussi dans une phase de stabilisation, de réconciliation, de reconstruction", a poursuivi le chef de la diplomatie française.
"La France sera toujours au rendez-vous de l'Irak. Nous avons été et nous sommes présents dans la guerre, et nous sommes présents dans la paix pour renouer un partenariat historique", a-t-il ajouté.
TAL AFAR EN PASSE D'ÊTRE REPRISE, SELON BAGDAD
Selon le Quai d'Orsay, Jean-Yves Le Drian a confirmé l'octroi d'un prêt de 430 millions d'euros pour l'année 2017 à l'Irak.
Cet argent permettra au pays de "faciliter l'obtention de programmes financiers internationaux, essentiels pour l'aider dans la phase de reconstruction", précise le ministère dans un communiqué.
La France est l'un des principaux piliers de la coalition formée à l'initiative des Etats-Unis contre l'EI. L'opération française Chammal déployée sur le théâtre irako-syrien compte environ 1.200 hommes.
"La France sera aux côtés de l'Irak aussi bien dans le cadre de la coalition que dans le cadre d'une coopération bilatérale", a souligné Florence Parly. "Les forces devront être adaptées au contexte qui peut être évolutif."
Alors que les combats se poursuivent, Ibrahim al Jaafari a fait savoir que les forces irakiennes avaient presque achevé la reconquête de la ville de Tal Afar, dans le nord-ouest de l'Irak.
"Nous espérons que la libération interviendra très rapidement", a ajouté le ministre.
Tal Afar se situe entre la frontière syrienne et Mossoul, reprise début juillet à l'EI. La ville, qui comptait 200.000 habitants avant la guerre, est le dernier bastion urbain des djihadistes en Irak.
Après Bagdad, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly se sont rendus à Erbil, où les deux ministres ont rencontré les autorités kurdes, dont le président du gouvernement régional du Kurdistan, Massoud Barzani.
(Maher Chmaytelli, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Tangi Salaün)