par Makiko Yamazaki et Sam Nussey
TOKYO (Reuters) - Western Digital a dit mardi qu'il allait demander en référé que la cession de la division puces-mémoires de Toshiba (T:6502) à un de ses concurrents soit bloquée, faisant monter d'un cran la tension dans ce dossier déjà épineux.
Cette nouvelle initiative judiciaire de Western Digital, qui exploite avec le conglomérat japonais sa principale usine de fabrication de puces au Japon, intervient après la décision de Toshiba de la céder à un consortium emmené par le fonds d'investissement Bain Capital pour un montant de 18 milliards de dollars (13,54 milliards d'euros).
L'accord avec Bain Capital n'a toutefois pas été signé et Toshiba a informé ses principaux créanciers cette semaine qu'Apple (NASDAQ:AAPL), membre du consortium et l'un des grands clients de l'activité puces-mémoires, doit encore en approuver les termes.
La demande de blocage de l'opération en référé a été déposée par Western Digital devant la Cour d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale (ICC), que l'entreprise américaine a déjà saisie cette année au motif qu'aucune cession ne pouvait intervenir sans son accord.
Trois juges-arbitres pourraient être désignés dès cette semaine et une décision sur le référé pourrait intervenir d'ici la fin de l'année, soit avant que la cession soit finalisée, a dit une source au fait du dossier qui a requis l'anonymat. Une décision sur le fond n'est pas attendue avant 2019.
Toshiba espère boucler rapidement la cession du numéro deux mondial des mémoires Nand, derrière le sud-coréen Samsung Electronics (KS:005930), afin de redresser sa situation financière, mise en danger par la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse et éviter de comptabiliser une nouvelle fois un actif net négatif, ce qui pourrait avoir comme conséquence sa radiation de la cote.
(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)